C’est un état des lieux inédit des urgences françaises : la Drees (1) a présenté hier les résultats d'une enquête réalisée le 11 juin 2013 auprès de structures hospitalières d'urgence du public et du privé (734 sur 736 structures en tout). La dernière étude de ce type datait de 2002, mais elle n’avait alors été réalisée que sur 150 services.
La Drees nous apprend ainsi que le temps médian d’évaluation de la situation des malades arrivant aux urgences est de 4 minutes (après enregistrement). 70 % sont vus dans les dix minutes et 80 % avant 20 minutes. La prise en charge et l'administration des soins interviennent en moyenne 30 minutes après l'arrivée, selon le rapport.
Le temps d'attente aux urgences est pourtant la critique la plus fréquente faite à ces structures : beaucoup de parents connaissent la douleur de passer plusieurs heures dans la salle d'attente avant que son enfant ne soit soigné. Le Dr Albert Vuagnat de la Drees a reconnu lors de la présentation des résultats une « hausse de l'attente » durant les heures les « plus encombrées » (après-midi et soirée), délai qui varie aussi « selon les effectifs ».
Une consultation simple dure 76 minutes
Pour la durée des consultations, le temps est très variable, en fonction des soins nécessaires. Si le temps médian d'une consultation simple est de 76 minutes, elle passe à 95 minutes dans le cas où l’avis d’un spécialiste est nécessaire. Si un examen supplémentaire est requis, comme une radiographie ou une échographie, par exemple, la consultation dure 106 minutes. Dans le cas où une analyse sanguine est faite, le temps médian de la consultation est de 168 minutes (soit près de 3 heures).
La Drees révèle que près deux tiers (62%) des patients se rendent aux urgences de leur propre initiative ou sur les conseils d'un proche. Ils ne sont en fait qu’un quart (24 %) à s’y rendre sur les conseils d'un médecin et 15 % sur ceux du Samu. Seul 1 % des patients est directement amené par le Samu et le Smur (Service médical d'urgence).
La traumatologie est la première cause de consultation, que ce soit chez les moins de 15 ans (43 %) ou les adultes (31 %), comme le précise Le Figaro.
(1) Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques