C’est un chiffre choc : en 2012, près de 31 000 enfants étaient sans-domicile fixe en France, selon une étude de l’Insee publiée ce mercredi (à lire en intégralité ici). Et c'est une tendance de fond : en 11 ans, la France a vu le nombre des SDF augmenter de 44 %. Cette population a atteint les 111 700 personnes en 2012, dans les agglomérations de plus de 20 000 habitants de France métropolitaine.
L’étude a évalué qu’il y avait 81 000 adultes sans-domicle et 30 700 enfants. L’étude précise que parmi les adultes SDF, « 45 000 sont nés à l’étranger » : 35 % sont originaires d’Afrique subsaharienne, 23 % du Maghreb et « un tiers d’entre eux le plus souvent originaires de pays d’Europe centrale ou orientale, ne parlent pas le français », analyse l’étude.
Pour les enfants, « trois-quarts d’entre eux accompagnent des sans-domicile nés à l’étranger », explique l'étude. Cette tendance n'est pas unique à la France, puisqu'aux-États-Unis, un enfant sur trente est sans domicile fixe, soit au total 2,5 millions d'enfants. Les personnes seules – non en couple et sans enfant – sont nettement majoritaires parmi les sans-domicile nés en France (74 %). Les SDF sont majoritairement des hommes : 38 % des sans-domicile adultes sont des femmes.
1 SDF sur 10 dort dans la rue
Concernant les conditions d’hébergement en France, un sans-domicile sur 10 dort dans la rue quand 30 % des sans-domicile (souvent des familles) bénéficient de conditions d’hébergement plus stables : ils sont hébergés dans un logement fourni par une association ou un organisme. Le reste est hébergé dans un hôtel ou dans un logement d’urgence.
Par ailleurs, 1 sans-domicile sur 3 vit avec moins de 300 euros par mois, et 80 % avec moins de 900 euros par mois. Si la grande majorité sont inactifs ou au chômage, 24 % travaillent : ils occupent alors souvent des emplois à temps partiel et précaires.
Enfin, l’enquête de l'Insee s’intéresse aussi aux parcours de vie des sans-domicile : plus de 4 sans-domicile sur 10 n’ont jamais vécu dans un logement personnel indépendant, et 86 % des 66 300 SDF expliquent avoir dû traverser un événement douloureux dans leur enfance.