« Pense aux petits africains qui meurent de faim ! » disent souvent les parents aux enfants qui refusent de finir leur assiette. Manger à sa faim peut sembler tout naturel dans nos sociétés occidentales mais ce n’est évidemment pas le cas dans les pays d’Afrique ou d’Asie où deux milliards de personnes demeurent sous-alimentées. Alors qu’à l’inverse, 42 millions et 500 millions d’adultes souffrent d’excès pondéral ou d’obésité.
190 pays représentés
Un fort contraste qui inquiète et qui pousse l’organisation de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) à se mobiliser à l’occasion de la deuxième Conférence Internationale de la nutrition, démarrée ce mercredi. Les représentants de 190 pays seront présents pour répondre à ce défi mondial. « Une partie de notre monde déséquilibré meurt encore de faim. Et une autre partie se gave jusqu'à l'obésité à tel point que l'espérance de vie recule à nouveau » a rappelé Margaret Chan, directrice générale de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) à l'ouverture de la conférence.
La sous-alimentation dans le monde
L'obésité dans le monde
3,5 trillions de dollars par an
Abordés sous différentes manières, les 60 points d’actions annoncés lors de cette conférence font notamment mention du grand problème de santé publique représenté par ce fléau : chaque année, 3,4 millions de personnes meurent à cause du surpoids et de l’obésité contre cinq millions d’enfants sous-alimentés. Un fléau qui représente une somme colossale en terme de dépenses de santé publique.
En effet, la FAO estime le coût de la malnutrition à 3,5 trillions de dollars par an. « Les coûts de humains de la malnutrition sont très élevés : 805 millions de personnes sont sous-alimentés et 161 millions d’enfants ont un retard de croissance », explique Leslie Amoroso, experte en nutrition à la FAO. « Ce problème exige une action coordonnée dans de nombreux secteurs. La santé, l’économie, mais aussi le secteur social et insiste tout particulièrement sur les mères et les enfants.
Les experts de l’OMS et de la FAO s’engagent donc à « éliminer la faim à l’échelle mondiale et à prévenir toute forme de malnutrition, ainsi qu’à investir davantage dans une alimentation saine, notamment en privilégiant les produits frais aux produits industriels.