Sovaldi, ce médicament très efficace contre l’hépatite C (90 % de guérison), disponible en France dans les hôpitaux, avait défrayé la chronique par son prix très élevé : 58 000 euros le traitement de trois mois. Un prix qui pèse lourd sur les dépenses de l'Assurance maladie puisque la France compte 200 000 patients potentiels. Résultat, d’ici un an, la facture pour la Sécurité sociale devait s’établir à 1 milliard d’euros.
Au terme de négociations avec le premier laboratoire qui commercialise ce produit, l'Américain Gilead, le comité économique des produits de santé (CEPS) a fixé le prix du médicament Sovaldi à 13 667€ HT par boîte de 28 comprimés, soit 41001€ pour un traitement.
Le prix public le plus bas d’Europe
Un victoire pour le ministère de la Santé qui rappelle qu'il s’agit « du prix public le plus bas d’Europe. La fixation de ce prix met fin à la période d'autorisation temporaire d’utilisation (ATU), qui a permis un accès précoce des malades à ce médicament. Le laboratoire devra rembourser à l’Assurance maladie la différence entre le prix pratiqué pendant cette période et le prix qui vient d’être fixé. »
Dans un communiqué, Gilead se félicite qu'un accord ait été trouvé avec les autorités de santé. Une « bonne nouvelle pour les patients infectés », selon le laboratoire, car l'accord permettra un élargissement de l'accès aux soins, en accord avec le besoin médical défini par la Hauté Autorité de Santé (HAS) et l'arrêté de rétrocession (F2 sévères/Co-infectés VIH-VHC quel que soit le stade de la fibrose...)
Une taxe pour les laboratoires
Par ailleurs, le ministère de la Santé rappelle que le projet de loi de Financement de la Sécurité Sociale pour 2015 instaure un mécanisme de régulation pour faire supporter au laboratoire le dépassement des dépenses consacrées aux traitements, dès lors que ceux-ci excèdent un certain volume.
En pratique, le texte prévoit de mettre en place le "taux K" , un mécanisme crée en 1999 pour prémunir l'Assurance maladie contre une augmentation trop importante ou trop rapide des dépenses de médicament par rapport à la tendance anticipée.
Un médicaments remboursé à 100 %
Enfin, « compte tenu du caractère irremplaçable et particulièrement coûteux de ce traitement », Marisol Touraine a décidé de supprimer la participation financière de l'assuré pour ce médicament qui sera donc pris en charge à 100% par l’assurance maladie.
L’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) a délivré, par ailleurs, une autorisation temporaire d’utilisation à la spécialité HARVONI, 1er d’une nouvelle génération de produits destinés au traitement de l’hépatite C.
Le prix proposé par le laboratoire (48 000 euros pour trois mois de traitement) permet de diviser par deux le coût actuel des bithérapies disponibles.