Le système de santé est un excellent baromètre pour mesurer l’état d’un pays. Plongée dans la crise, la Grèce assiste à l’effondrement programmé de ses ressources sanitaires. Il y a d’abord ses files d’attente interminables à l’entrée des pharmacies publiques, que décrit Libération. Il ne s’agit pas de médicaments pour calmer la fièvre de bébé ou des maux de tête que cherchent à se procurer les Grecs mais bien des traitements lourds et vitaux pour des malades chroniques.
Mais l’EOPYY, l’office central de santé, ne peut plus faire face à la demande. Pire, elle a une dette de 500 millions d’euros depuis 2011 envers le pharmaciens. Résultat, note le quotidien, ces derniers « refusent d’honorer gratuitement les ordonnances en attendant d’être payés. Et le chef de groupe de l’Union européenne en Grèce avertit que « la vie des malades est en danger ». Déjà, les cardiologues viennent de lancer une mise en garde contre l’augmentation du nombre d'infarctus et d'attaque scérébrales.
Dans les hôpitaux, la situation est encore plus sombre : annulation des interventions, fermeture temporaire des services, les patients sont obligés d’acheter eux-mêmes le matériel médical, comme les gazes ou les seringues. « La baisse généralisée des revenus, rapporte le journaliste de Libération, a aussi contraint les Grecs à abandonner le secteur médical privé.
Alors, combien de temps les Grecs pourront-ils encore tenir ? A deux jours d’élections importantes pour le pays, Elias Sioras, cardiologue et candidat communiste résume : l’EOPYY, qui doit aussi 1,7 milliards aux hôpitaux et aux médecins libéraux, aura besoin de 5 milliards supplémentaires pou boucler l’année ».