Analyste, enseignant, avocat : trois professions qui n’ont a priori rien en commun. Pourtant, selon une étude parue dans Neurology, des emplois complexes sur le plan intellectuel tels que ceux-ci aident à préserver le cerveau du vieillissement naturel. Menée auprès de 1 066 Ecossais, elle suggère que la « réserve cognitive » des cols blancs est plus élevée que celle des cols bleus lorsqu’ils atteignent 70 ans.
Les participants à cette étude ont rempli des questionnaires concernant leur vie professionnelle. Tout au long du suivi, de leurs 11 à 70 ans, ils ont également subi des tests cognitifs : mémoire, rapidité à analyser les informations, capacités de réflexion générale.
L’analyse des données révèle que les septuagénaires qui ont exercé un métier complexe (gestion de données ou de personnel, mentorat, design graphique) sont plus épargnés par le déclin cognitif lié à l’âge que ceux qui ont exercé des emplois manuels. En revanche, aucune différence n’émerge sur la rapidité d’analyse des informations.
Les chercheurs ont également observé les résultats du premier test - à 11 ans. Des écarts existent déjà entre les futurs cols bleus et les futurs cols blancs. Cela suggère, selon eux, que certains enfants ont déjà une réserve plutôt solide... mais surtout que leurs capacités ont influencé leur trajectoire professionnelle. Et lorsqu'on tient compte de ces écarts, le bénéfice de l'activité professionnelle est légèrement réduit même s'il reste notable.
Cette étude s’est contentée d’effectuer un suivi des patients, aucune explication biologique n’est donc fournie par ses auteurs. Ils avancent en revanche quelques hypothèses. Il est possible, à leurs yeux, que les emplois les plus complexes sur le plan intellectuel aident à bâtir une « réserve cognitive » - qui aide le cerveau à se défendre contre le déclin cognitif naturel. Ils induiraient aussi des modifications dans la structure du cerveau, qui impliqueraient moins de dommages sur le cerveau.