Attention, les patchs ne sont pas si inoffensifs qu’on pourrait le croire. C’est l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) qui alerte sur les dangers que peuvent entraîner la mauvaise utilisation des « dispositifs transdermiques ». L'Agence a, en effet, reçu « des signalements de risques d’erreurs ou d’erreurs médicamenteuses », parmi lesquels les trois quart ont entraîné la survenue d’effets indésirables, la moitié d’entre eux étant même considérés comme graves (c’est-à-dire « pouvant entraîner la mort, susceptible de mettre en jeu le pronostic vital du patient, susceptible de mettre en jeu la sécurité d'un ou plusieurs donneurs vivants et/ou d'un ou plusieurs receveurs » selon une définition de l’ANSM).
4 conseils pour éviter les effets indésirables
Les problèmes d’utilisation de patchs sont la plupart du temps liés à une mauvaise information ou une mauvaise compréhension du produit. Dans ce contexte, l’Agence rappelle plusieurs conseils importants :
- « Le patch ne doit pas être découpé sauf quand la possibilité de découpe est précisée dans la notice ». Il n’est pas recommandé de couper le patch pour des raisons d’efficacité́ (la dose n’est pas forcément répartie de manière uniforme sur l’ensemble du patch) et de sécurité́ (le contact direct avec le principe actif peut être dangereux).
- L’Ansm rappelle qu’il faut suivre les recommandations concernant le lieu d’application du patch et les modalités d’application (le film protecteur du patch doit être retiré avant application, il ne faut pas écrire sur le patch).
- L’agence précise que « les patchs usagés contiennent encore du principe actif après leur utilisation », il faut donc les tenir hors de portée des enfants afin d’éviter leur exposition à des surdosages accidentels.
- Enfin, la température peut avoir un impact sur « la vitesse et la dose délivrée du principe actif à travers la peau et être à l’origine de surdosage ». Il faut donc éviter des sources de chaleur importante (bouillotte sur le patch, bain chaud, sauna), de réaliser des activités sportives par fortes chaleurs, de s’exposer au soleil de façon prolongée ou sans protéger le patch par un vêtement.
Des patchs pas seulement pour le sevrage
Afin d’éviter des futurs accidents, l’ANSM incite les professionnels de santé à remettre aux patients le dépliant « Patch : outil d’aide au suivi du traitement » notamment lors de la délivrance de ces médicaments.
Outre le sevrage tabagique (dont les ventes ont été divisés par 2 en un an, effet e-cigarette oblige), les patchs - dont l’intérêt principal est de permettre une diffusion lente et contrôlée du médicament dans l’organisme du patient – sont aussi utilisés dans la lutte contre les symptômes de la ménopause, les ulcères du pied entraînés par le diabète, ou encore la contraception.