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Dans la monde

L'épidémie d'obésité provoque 500 000 cancers par an

Par Audrey Vaugrente

Le surpoids et l’obésité sont de plus en plus responsables de cancers dans le monde. C’est la conclusion d’une étude de l’agence spécialisée dans le cancer de l’OMS.

Francis Dean/REX/REX/SIPA
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L’obésité est responsable chaque année d’un demi-million de cancers. C’est le sombre constat du Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC). L’agence spécialisée de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) publie dans le Lancet Oncology une analyse glaçante : le surpoids et l’obésité sont deux facteurs de risque qui pèsent de plus en plus dans la balance du cancer… et l’occident est en première ligne.

 

La République Tchèque est la plus touchée

Dans les pays les plus développés, l’IMC élevé est considéré comme responsable de 5,2 % des nouveaux cas de cancer. L’Amérique du Nord est, sans surprise, de loin la plus touchée avec 111 000 cas de cancer liés à l’obésité en 2012… soit un quart de l’estimation mondiale ! L’Europe n’est pas tellement plus épargnée, même si ce sont surtout les pays de l’Est qui portent le gros du fardeau.

Le podium des pays où les cancers liés à l’obésité sont les plus fréquents le confirme. Chez les hommes, la République Tchèque, la Jordanie, le Royaume-Uni et Malte sont les plus touchés. Chez les femmes, il s’agit de la Barbade, la République Tchèque et Porto Rico.

 

Dans les pays d’Afrique, là encore sans surprise, très peu de cancers sont liés à l’IMC élevé. Dans les pays d’Asie, le nombre élevé de cancers attribuables à l’obésité est plus le reflet de la forte population que de la part de l’obésité, commente le CIRC. Mais, « dans l’ensemble, nous voyons qu’alors que le nombre de cas associés à l’obésité et au surpoids restent plus élevés dans les pays riches, des effets similaires sont déjà visibles dans certaines parties du monde en développement », souligne le Dr Isabelle Soerjomataram, co-auteur principal de l’étude.

 

Proportion des nouveaux cas de cancer en 2012 attribuable à un IMC élevé chez les hommes (en haut) et les femmes (en bas), par pays.

Source : CIRC/ The Lancet Oncology

 

« Un problème épidémique »

L’étude du CIRC met aussi en évidence des inégalités entre les sexes. La part des cancers liés à l’obésité est plus élevée chez les femmes que les hommes (5,3 % contre 1,9 %). « Les femmes sont touchées de manière disproportionnée par les cancers liés à l’obésité », analyse le Dr Melinda Arnold, co-auteur principal de l’étude. « Par exemple, pour le cancer du sein après la ménopause, le cancer féminin le plus répandu dans le monde, l’étude suggère qu’environ 10 % des cas auraient pu être évités par un IMC sain. »

 

Les trois quarts des cancers touchant les femmes en surpoids touchent l’endomètre, le côlon ou le sein. Chez les hommes, ils se situent à 66 % sur les reins ou le côlon. Ces différentes localisations font parties des cancers dans lesquels l’IMC élevé est un facteur de risque connu. « Ces résultats inquiétants soulignent le fait qu’il est crucial de maintenir un poids sain afin de prévenir des cancers aussi fréquents », explique le Dr Kate Allen, directrice exécutive en charge de la Science et des Affaires publiques au Fonds International de Recherche sur le Cancer. « Le cancer est un problème épidémique, et pour le régler, nous devons aider les gens à prendre des mesures pour conserver un poids sain. »

 

Plus inquiétant : le nombre de cancers attribuables au surpoids et à l’obésité risque d’augmenter en même temps que le niveau de vie des Etats. Ce qui accroît encore « l’importance de mettre en place des mesures efficaces de contrôle du poids, pour réduire le nombre élevé de cancers liés à un poids excessif, et éviter dans les pays en rapide développement des problèmes que vivent les pays riches », anticipe le Dr Christopher Wild, directeur du CIRC.

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