Eviter une progression vers le diabète de type 2 est un combat difficile, mais pas impossible. Changer d’hygiène de vie, ou prendre des médicaments qui réduisent la glycémie sont les deux solutions principales. Elles sont aussi efficaces que l’on soit un homme ou une femme, selon une méta-analyse parue dans la prestigieuse revue Diabetologia.
Risque réduit de 40 %
Les auteurs de cette publication ont effectué une revue systématique des études sur l’impact de la prévention du diabète de type 2. Ils en ont sélectionné 12 qui se sont concentrées sur des patients prédiabétiques, donc à très haut risque. En effet, le prédiabète décrit le stade entre la glycémie normale et le diabète (glycémie élevée et mal contrôlée). C’est une période cruciale, car les patients peuvent encore agir pour inverser la tendance.
Par rapport au suivi traditionnel, l’intervention sur le mode de vie (alimentation, exercice physique) réduit de 40 % le risque d’évolution vers un diabète de type 2 à 1 an. A 3 ans, la réduction du risque est presque inchangée. La méta-analyse montre les effets concrets d’un changement d’hygiène de vie. Ils induisent une plus grande perte de poids (2,45 kg perdus en plus), une meilleure réduction de la glycémie à jeun (-0,31 mmol/L de plus)… et ce, quel que soit le sexe du patient. Même constat du côté des médicaments hypoglycémiants.
Se concentrer sur les autres disparités
« Chez les deux sexes, les interventions sur le mode de vie ou médicamenteuses ont un effet bénéfique en prévention sur l’incidence du diabète de type 2 et la prise de poids », concluent les auteurs de cette étude. De bons résultats qui plaident clairement en faveur d’un dépistage précoce du prédiabète. Aux yeux des chercheurs, les médecins devraient aussi davantage insister sur l’importance d’adhérer au traitement pour améliorer ses résultats. « Les médecins doivent aussi se concentrer sur les autres aspects des disparités sexuelles, comme la plus forte incidence du diabète de type 2 chez les hommes d’âge moyen et les écarts de qualité des soins entre les hommes et les femmes diabétiques », écrivent-ils. Car si les traitements sont aussi efficaces chez les deux sexes, encore faut-il que chacun puisse en profiter de la même manière.