Le préservatif n’a pas la cote chez les jeunes. En effet, 1 étudiant sur 3 ne sort pas couvert selon un récent sondage Harris Interactive, dévoilé par la mutuelle étudiante Smerep, à quelques jours de la Journée Mondiale de lutte contre le Sida qui aura lieu lundi.
Une protection en début de relation
Réalisée en ligne sur un échantillon de 500 étudiants de France et de 700 étudiants en Ile-de-France, les résultats s’inscrivent dans la continuité de l’enquête menée l’année précédente mais avec une légère hausse, puisque qu’ils étaient 30 % en 2013 à déclarer ne jamais mettre de préservatif pendant un rapport sexuel contre 33 % aujourd’hui. Mais l’étude révèle également que les 70% qui ont déclaré se protéger lors de leurs rapports sexuels, le font surtout au début lorsqu’ils ne connaissent pas la personne. La fameuse règle du « jamais un coup d’un soir sans capote » semble donc être largement appliquée au sein du campus. Mais dès que la relation devient sérieuse, le préservatif reste au placard. « Les étudiants n’ont que le côté technique et informatif de la chose. Mais la vraie question c’est qu’est-ce qu’on fait après les rapports ? », souligne Pierre Faivre, chargé de la prévention à la Smerep.
Le préservatif vu uniquement comme contraceptif
Selon l’enquête Smerep réalisée en mars 2013, 60 % des étudiants français affirment que les deux partenaires ont effectué un test de dépistage. La moitié explique qu’un partenaire a déjà recours à un autre moyen de contraception… oubliant que le préservatif sert aussi à protéger des infections sexuellement transmissibles. Les jeunes femmes se montrent plus prudentes par rapport à une grossesse non désirée. Elles sont 60% à prendre la pilule, ce qui n’empêche pas les accidents. Ainsi, en 2013, 15% des étudiantes ont eu recours à la contraception d’urgence.
Banalisation du sida
Selon l’enquête, l’une des causes principales qui explique la réticence des jeunes à se protéger, serait pour les garçons, une question de « plaisir et de sensations », qu’une protection au latex risquerait de faire capoter. Le dépistage des IST ne fait pas partie non plus des priorités des étudiants français. Une négligence que Renaud Bouthier, directeur de l’association Avenir Santé dont les propos sont rapportés par l’AFP, explique par une forme actuelle « de banalisation du sida ». « C'est devenu un phénomène sociétal installé. Il y a moins ce rapport d'urgence vis-à-vis de la maladie ». Un point de vue que rejoint Yaëlle Amsellem-Mainguy, chargée d'études et de recherche à l'observatoire de la jeunesse, « la +Génération Sida+, qui a débuté sa vie sexuelle dans les années noires de la maladie (entre 1981 et 1995), a bénéficié plus longtemps que les jeunes d'aujourd'hui de campagnes de prévention et d'une visibilité de l'épidémie plus importante », explique cette dernière à l’AFP.