Au Royaume-Uni, l'accès à la chirurgie bariatrique devrait être facilité, suite à de nouvelles recommendations de l'Institut National de santé et de soins d'excellence (NICE). Ce type d'intervention est pratiqué sur des personnes souffrant d'obésité morbide. Il permet de réduire la taille de l'estomac avec un anneau et donc de réguler l'appétit. Cette technique est très contrôlée Outre-Manche, mais aussi en France, où il s'agit d'un traitement de dernier recours. Ainsi, seules les personnes avec un indice de masse corporelle (IMC) de plus de 40, ayant suivi un traitement conventionnel contre l'obésité pendant au moins six mois, peuvent y avoir recours.
À partir d'un IMC de 30
En Grande-Bretagne, le NICE, qui ne s'était pas prononcé sur le sujet depuis 2006, préconisait déjà ce type de chirurgie pour les personnes à partir d'un indice de masse corporelle de plus de 35. Dans ses nouvelles recommendations, l'institution envisage pour la première fois d'étendre la chirurgie bariatrique aux personnes ayant un IMC allant de 30 à 35. Selon le Dr Rachel Battherman, de l'université UCL à Londres, ceci constitue une grande avancée pour ces patients en surpoids qui ne pouvaient pas auparavant bénéficier gratuitement de ces opérations.
En conséquence de ces nouvelles recommendations, le nombre d'interventions pratiquées dans le pays devrait doubler, voire tripler. Entre 2010 et 2013, seules 18 000 personnes ont subi une chirurgie bariatrique. c'est désormais 15 000 opérations par an qui sont attendues.
Réduire le diabète
Bien qu'il s'agisse d'une opération importante avec des d'effets secondaires, la chirurgie bariatrique est efficace contre la perte de poids. Elle est également de plus en plus considérée comme une arme tout aussi efficace pour lutter contre le diabète de type 2.
Chaque année, 3 % des personnes en obésité morbide développent cette maladie chronique en France. Or, ces interventions réduisent de 80 % le risque de diabète de type 2, selon une étude parue dans le Lancet Diabetes & Endocrinology.
Le NICE estime que ces opérations peuvent donc sauver des vies, réduire l'incidence du diabète et aider les patients déjà diabétiques. Le tout à un coût tout à fait abordable pour le NHS, le système de santé public britannique.
Mais selon les spécialistes, comme Barbara Young, qui dirige l'ONG Diabetes au Royaume-Uni, ces interventions servent surtout à prévenir le développement de la maladie et n'améliorent qu'un peu le quotidien des personnes déjà diabétiques. En outre, elle estime que l'augmentation du nombre d'interventions bariatriques risque de détourner le débat des vrais problèmes: une sensibilisation insuffisante du public, un manque d'activité physique et une mauvaise alimentation chez les personnes atteintes de diabète de type 2.