Alors qu’un récent sondage Harris interactive pour la mutuelle étudiante Smerep révèle qu’un étudiant français sur trois n’utilise aujourd'hui pas de préservatif, d’autres études confirment dans des proportions différentes cette tendance à la hausse des pratiques à risque depuis plusieurs années au sein de cette population.
« L’entrée dans la vie étudiante occasionne une baisse de la vigilance dans l’utilisation systématique des contraceptifs », soulignait déjà en 2012 l’Union nationale des mutuelles étudiantes régionales (USEM) dans le cadre d’une étude réalisée auprès de 60 000 étudiants. Si près de 9 étudiants sur 10 déclaraient avoir utilisé un préservatif lors de leur premier rapport sexuel, ils n’étaient que 68% à conserver ce reflexe durant le reste de leur vie dans l'enseignement supérieur. Tout comme le sondage 2014 de la mutelle Smerep, l’enquête de l’USEM soulignait un « fort désinvestissement » des garçons au sujet des pratiques sexuelles à risques. Ces derniers n’étaient que 61% à s’assurer de l’utilisation d’un contraceptif lors de leurs rapports.
Peu concernés par les IST
Une autre étude menée en 2009 auprès de 2000 étudiants de licence de l’Université Paris I (enquête EPICE), évoquait le peu d’inquiétude de ces jeunes vis-à-vis des infections sexuellement transmissbles (IST). Lors de leur premier rapport, 68% des femmes et 77% des hommes interrogés se disaient « pas inquiets du tout ». Or, un peu moins de la moitié de ces étudiants sexuellement actifs déclaraient un comportement à risque vis-à-vis des IST, qu’il s’agisse d’hommes (42%) ou de femmes (38%).
Ce relâchement générationnel n’est évidemment pas l’apanage des seuls jeunes Français. A l’échelle internationale, les pratiques à risque sont en augmentation depuis plusieurs années. Ainsi, selon l’étude « your life » initiée en 2011 par le laboratoire Bayer et de nombreuses organisations internationales, le nombre de jeunes sexuellement actifs ayant des relations sexuelles avec un nouveau partenaire sans utiliser un quelconque moyen de protection était déjà en forte augmentation dans des pays comme la France (40% contre 19% en 2009), les Etats-Unis (53% contre 38% en 2009), ou le Royaume-Uni (43% contre 36% en 2009). Ce non-usage de protection chez ces jeunes était par ailleurs fréquemment évoqué dans des pays comme la Norvège (51%), la Suède (47%), l'Estonie (56%), la Chine (58%), la Thailande (62%), le Chili (49%) ou l'Australie (42%).
Le physique avant tout
En 2010, l’édition précédente de l’étude « your life » mettait également en évidence l’aspect secondaire de la contraception dans la plupart des régions du monde. Pour une majorité, les soins apportés au physique de chacun dans le but de séduire s’avérait ainsi bien plus importants (41% en Asie-Pacifique, 44% en Europe, 45% en Amérique Latin, 48% aux Etats-Unis) que les questions liées aux risques de la sexualité (21% en Asie-Pacifique, 25% en Europe, 32% en Amérique Latin, 24% aux Etats-Unis). Autant de données qui démontrent encore aujourd'hui l'importance de sensibiliser la jeunesse mondiale sur le risque du VIH-Sida.