Agir tôt pour soigner mieux. Voilà plusieurs années que le concept traverse les disciplines, alimente les publications médicales et les congrès internationaux. Il s’agit de traiter un patient qui présente des signes de la maladie mais sans l’avoir développée. Au dernier congrès de diabétolologie, les spécialistes ont montré tout l’intérêt d’intervenir à un stade de pré-diabète.
Aujourd’hui, Damien Mascret dans le Figaro rapporte les résultats d’une étude coréenne montrant une régression de l’athéroslérose du cœur grâce à un traitement précoce. Ces plaques d’athérome obstruent les artères et vont les boucher au fil du temps. 9 millions de Français présentent un taux trop élevé de cholestérol mais un sur dix a recours quotidiennement aux statines. Ces médicaments ralentissent l’extension du processus et diminuent le risque de rupture de la plaque.
La maladie débute bien souvent de manière insidieuse à l’adolescence et se manifeste brutalement dans la 7e, 8e, voire 9e décennie, explique un spécialiste. Entre ces deux périodes, les plaques se sont formées sur la paroi des artères. « Quand l’obstruction est complète, précise le quotidien, c’est l’accident », parfois l’infarctus ou la mort subite. En administrant à des patients un traitement à faible dose avant que la moitié du calibre de l’artère ne soit obstruée par les plaques d’athérome, les médecins coréens ont réussi à réduire son volume de l’ordre de 4 à 7%. Pour le Dr Pierre Aubry, cardiologue à l’hôpital Bichat à Paris, «il faudra certainement proposer une statine aux patients qui présentent une maladie coronaire non significative », c’est-à-dire avec un rétrécissement inférieur à 50%.
Une décision sans doute délicate. L’Agence du médicament, précise le journaliste, devra évaluer le rapport bénéfice/risque des statines à dose modérée lorsque la maladie semble peu évoluée. Le patient devra s’astreindre à un traitement à vie avec une tolérance pas toujours facile.