« Pour la première fois dans l’histoire de la pandémie, nous avons franchi une étape majeure : le début de la fin du sida ». Cette déclaration fracassante est l’œuvre de l’association ONE, organisation internationale qui agit contre l’extrême pauvreté et les maladies évitables, particulièrement en Afrique.
Selon ce nouveau rapport de l’association, pour la première fois « le nombre de nouvelles prises en charge par traitement antirétroviral (ARV) était supérieur au nombre de nouvelles infections par le VIH en 2013 », explique ONE. « C’est un grand pas en avant. Nous prenons enfin de l’avance sur la maladie ».
Toutefois, si ces résultats sont vrais au niveau mondial, il faut préciser qu'il existe encore de nombreux pays où l'épidémie continue à progresser.
Un virus qui s'affaiblit
Au rayon des bonnes nouvelles, une équipe de l’Université d’Oxford vient de démontrer que le virus du Sida devenait plus faible à mesure qu’il s’adaptait à notre système immunitaire. Les symptômes du Sida mettraient plus de temps à apparaître chez une personne infectée par le VIH, selon cette étude publiée dans Proceedings of the National Academy of Sciences. Un changement dans la nature du virus qui pourrait permettre de contenir la pandémie.
Selon BBC News, certains virologistes suggèrent que le virus pourrait à terme devenir « presque inoffensif » à mesure qu’il évolue.
L’équipe de chercheurs d’Oxford a comparé deux épidémies de VIH : celle du Botswana et celle d’Afrique du Sud, la seconde s’étant déclenchée une dizaine d’années plus tard que la première. « C’est vraiment frappant : on peut observer que la capacité du virus de se répliquer est 10% plus faible au Botswana qu’en Afrique du Sud », explique le Pr Philip Goulder, de l’Université d’Oxford. « Nous observons l’évolution [du virus] devant nos yeux et c’est surprenant de voir à quel point le procédé est rapide ». Selon le professeur, il y a 20 ans au Botwsana, il fallait 10 ans à un patient séropositif pour atteindre le stade Sida. Dans les 10 dernières années, ce temps aurait augmenté pour devenir en moyenne 12 ans et demi. « La capacité du virus à causer la maladie ralentit et ça va nous aider à contribuer à son élimination ».
Rôle clé des antirétroviraux
Les découvertes suggèrent également que les antirétroviraux (ARV) sont aussi à prendre en compte : ces médicaments forcent le VIH à évoluer et à devenir moins puissant. L’étude montre ainsi que le traitement ARV cible en priorité les versions du VIH les plus agressives, et donc permet aux versions plus inoffensives de survivre.
En 30 ans, le Sida a infecté 70 millions de personnes et entraîné la mort d’environ 40 millions d’entre elles. En France, 150 000 personnes vivent avec le VIH, et près de 30 000 personnes ignorent encore leur séropositivité. Pour améliorer le dépistage de cette maladie, des autotests seront disponibles en pharmacie au 1er juillet 2015.