De nouvelles recommandations américaines des Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) en faveur de la circoncision sont actuellement soumises à la consultation publique. Elles conseillent aux médecins d’aborder plus souvent le sujet avec les parents. Mais la circoncision systématique ne doit pas devenir la norme, souligne l’agence.
Prévention d’infections sexuellement transmissibles
« Les preuves scientifiques établissement clairement que les bénéfices (de la circoncision, ndlr) dépassent les risques », a déclaré à l’Associated Press le Dr Jonathan Mermin, Directeur du Centre national du VIH, des hépatites virales, des infections sexuellement transmissibles et de la prévention de la tuberculose aux CDC. Dans cette première version des recommandations, l’Agence sanitaire cite de nombreuses études menées sur le sujet.
Des essais cliniques ont démontré l’intérêt de la circoncision masculine en prévention de certaines infections sexuellement transmissibles (IST). Elle réduit de 50 à 60 % le risque d’infection par le VIH, de 30 % celui de contracter un herpès ou certaines souches du papillomavirus - deux agents pathogènes soupçonnés d’entraîner un cancer du pénis. « Les bénéfices de la circoncision masculine sont devenus de plus en plus évidents au cours des 10 dernières années », souligne le Dr Aaron Tobian, chercheur à l’université Johns-Hopkins (Baltimore, Maryland) et impliqué dans des essais africains.
Des effets limités et des risques réels
Pour autant, la circoncision masculine n’est pas la solution miracle, soulignent les CDC. Les preuves disponibles ne concernent que la prévention du VIH et de certaines IST lors d’un rapport vaginal. En outre, cette protection n’est conférée que chez les hommes. Aucune preuve n’existe dans les rapports oraux ou anaux. Concernant les relations homosexuelles, les données disponibles ne sont pas claires : certains travaux suggèrent une protection partielle, d’autres pas.
Enfin, la circoncision masculine n’est pas sans risque. Les CDC précisent que le taux de complication passe de 0,5 % chez les nouveaux-nés à 9 % chez les enfants de 1 à 9 ans. Les risques les plus courants liés à l’intervention, eux, sont des saignements ou des infections.
Les commentaires sont ouverts jusqu’au 16 janvier aux Etats-Unis. Ils devraient susciter une forte opposition de la part des groupes anti-circoncision, selon le Dr Douglas Diekema, qui a participé à l’élaboration des recommandations de l’Académie américaine de pédiatrie (AAP) en 2012. « C’est un dossier passionné pour eux, et ils ont le sentiment profond que la circoncision, ce n’est pas bien », explique ce spécialiste au micro de l’Associated Press.