« On en a assez de travailler 60 heures voir plus. Et d'avoir sur les fiches de paie qu'une reconnaissance sur 39 heures. C'est une question de justice pour la reconnaissance de notre temps de travail. » C'est avec ses mots que Patrick Pelloux, président de l'Association des médecins urgentistes de France (AMUF) a débuté sa conférence de presse pour annoncer officiellement le mouvement de grève des urgences à Noël.
Des badges et un service minimum
Celle-ci débutera le 22 décembre, soit la veille d'un autre appel à la grève dans les cabinets médicaux de libéraux. Toutefois, ces médecins hospitaliers ont assuré que « les urgences resteront ouvertes malgré la grève. Les urgentistes grévistes porteront en fait des badges, éventuellement des banderoles, et demanderont aussi aux patients de signer des pétitions », précise Christophe Prudhomme, porte-parole de l'AMUF et membre de la CGT. Avec un service mininum cependant.
Ecoutez le Dr Patrick Pelloux, président de l'AMUF : « On portera un badge avec un service minimum. Il faudra s'attendre à un peu plus d'attente en salle d'attente. On fera passer les malades potentiellement graves et urgents avant les autres. »
Une revalorisation des gardes
Par ailleurs, en plus du respect de la directive européene de 2003 (qui fixe la durée maximale de temps de travail à l'hôpital à 48h), ces médecins veulent qu’entre 39 et 48 heures il y ait une valorisation. « Aujourd’hui les urgentistes sont fatigués. Les jeunes ne veulent plus venir dans ce métier et une partie de nos collègues à 45-50 ans abandonnent parce qu’ils n’en peuvent plus », a confié le président de l'AMUF.
Alors, pour rendre cette spécialité plus attractive, les urgentistes veulent aussi que le tarif des gardes soit revalorisé. « La permanence des soins, l’accueil des patients 24 heures sur 24, soir et week-end, est un service public, il faut qu’il soit rémunéré pareil pour tout le monde », pense en effet Patrick Pelloux. Il rappelle à ce sujet que les médecins universitaires sont par exemple payés 200 euros de plus que les praticiens hospitaliers par garde.
« A ce jour, nous n'avons aucune date pour une éventuelle réunion sur ces sujets avec le cabinet de Marisol Touraine », a conclu Patrick Pelloux.
Dans l'attente, il espère grâce aux pétitions obtenir le soutien des 18 millions de Français qui passent chaque année aux urgences.