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Sondage OpinionWay pour la MGEN

Les malades mentaux représentent un danger, selon plus d'un Français sur deux

Par Audrey Vaugrente

Ils se disent mal informés et inquiets. Pour plus d’un Français sur deux, les personnes soignées en psychiatrie représentent un danger potentiel pour eux.

GILE MICHEL/SIPA
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Mal informés, effrayés, les Français sont victimes de nombreuses idées reçues sur la santé mentale. 58 % de nos concitoyens estiment que les malades soignés en psychiatrie représentent un danger potentiel pour eux, selon une étude OpinionWay pour la MGEN. Un véritable paradoxe quand on sait que l’immense majorité des Français reconnaissent qu’ils pourraient un jour être affectés.

 

Le généraliste mal perçu

Consultation, médicaments, prise en charge… Les méconnaissances du public français sont nombreuses dans le domaine de la santé mentale. L’organisation des soins représente un grand flou pour les personnes interrogées. Une minorité d’entre elles (33 %) estime que le médecin généraliste est qualifié pour prendre en charge la santé mentale. Il s’agit pourtant du premier intervenant dans ce domaine. Trois quarts des Français jugent par ailleurs que le généraliste ne prend pas le temps de réaliser une évaluation psychologique de son patient.

 

Malgré ce « désamour », les Français font relativement confiance à leur médecin de famille. Il est cité comme le référent pour traiter les troubles du sommeil pour 83 % d’entre eux, le stress pour 72 % d’entre eux. Le psychiatre est le premier cité lorsqu’il s’agit de gérer la dépression, les idées noires, et les maladies mentales de manière générale. 

 

 

Source : Enquête OpinionWay pour la MGEN

 

Mal informés, mais conscients

Les lieux d’accès à une consultation adéquate sont également mal identifiés. 67 % des personnes interrogées se rendraient aux urgences hospitalières en cas d’urgence psychiatrique… alors qu’elles sont inadaptées dans la prise en charge de ce type de troubles. En revanche, moins d’un Français sur deux connaît l’existence du centre de consultation psychiatrique public le plus proche. Enfin, moins d’un tiers des sondés est capable de citer une équipe soignante proche susceptible de proposer des consultations, des visites à domicile et des hospitalisations.

 

Les Français sont mal informés, mais ils en sont conscients : 82 % des sondés jugent l’information insuffisante sur l’organisation de l’offre de soins mais aussi les médicaments utilisés en santé mentale (efficacité, effets indésirables, utilisation). Presque autant reconnaissent qu’ils manquent d’information sur les maladies mentales elles-mêmes, ce qui pourrait expliquer cette peur. Et la mutuelle est la mieux placée pour fournir ces informations, déclarent les sondés.

 

« Cette étude conforte notre conviction que les attentes du public sont fortes. Elles sont à la hauteur des manques de notre système de soins en matière de santé mentale », conclut Eric Chenut, vice-président délégué du groupe MGEN. « Le champ d'action est considérable et il y a urgence à agir sur l'information, la prévention, l'orientation et l'accompagnement. Pour les patients et leurs proches ainsi que pour les personnes en souffrance qui ne bénéficient d'aucun soin, car elles n'ont pas osé franchir la porte d'un psychiatre ou parce que leur trouble n'a pas été détecté. »