Les déserts médicaux sont souvent associés à l’image d’une France profonde et de villages qui se vident de leurs habitants. D’ailleurs, il y a quelques jours, à Château-Chinon, dans la Nièvre, un millier de personnes ont défilé pour dénoncer le départ des quatre derniers généralistes.
Mais, comme le rappelle aujourd’hui Daniel Rosenweg dans Le Parisien, la pénurie de médecins ne touche pas seulement nos campagnes. Dans le top 10 des départements où la densité des généralistes est la plus faible, figurent aux quatre premières places des départements d’Ile-de-France : la Seine-Saint-Denis, l’Essonne, la Seine-et-Marne et les Hauts-de-Seine.Le Val-d’Oise et le Val-de-Marne figurent aussi dans ce palmarès.
Interrogé par le journaliste, le Dr Claude Leicher, président du syndicat de généralistes MG France, résume : « La situation en Ile-de-France est pire qu’en Picardie, considérée jusque-là comme la lanterne rouge ».
Paris n’est pas épargné. Un prix de l’immobilier qui flambe, des généralistes qui, dans leur grande majorité, ne pratiquent pas de dépassements d’honoraires, l’équation devient impossible, explique le quotidien.
Autre calcul : en dix ans, la France a perdu 3 500 généralistes, alors que la population a grossi de 3 millions de personnes. Pour combattre à la fois ces inégalités régionales et l’effritement de la densité médicale (-8,5 %), Marisol Touraine, rappelle le journal, a mis en place des mesures (incitations financières, bourses d’études) pour encourager les jeunes praticiens à visser leur plaque dans des endroits sous-dotés en généralistes. 1 500 recrues sont attendues en 2017.
Mais ces prévisions de la ministre de la Santé ne sont pas à la hauteur des enjeux. Le patron de MG France réclame, lui, un véritable plan Marshall. Avec des honoraires revalorisés et des aides financières pour permettre aux médecins de se décharger des tâches administratives sur des salariés. Reste une question : où trouver l’argent ?