Le stress au travail doit être une maladie professionnelle comme les autres. C’est ce que demandent 26 députés dans une tribune du Journal du Dimanche. Le burn-out doit être pris en charge par la branche accident du travail et maladies professionnelles (AT-MP) de la Sécurité sociale, réclament-ils, et considéré comme « une question majeure dans notre société du 21e siècle. »
3 millions d’actifs à risque
A ce jour, toute personne souffrant de stress au travail peut bénéficier d’un congé maladie ou d’un temps partiel thérapeutique. Mais seules quelques dizaines de cas sont reconnus comme des maladies professionnelles, et donc pris en charge par l’AT-MP qui est financée en majorité par les cotisations patronales. Pour les autres cas, le régime général de l’Assurance maladie est sollicité.
« Aujourd’hui, un salarié sur quatre du secteur privé déclare avoir eu un problème psychologique grave au travail », soulignent les 26 députés, dont Christian Hutin, médecin généraliste. Au total, selon une étude du cabinet Technologia, plus de 3 millions d’actifs seraient à risque d’épuisement professionnel. Dans leur tribune, les élus français pointent du doigt la « souffrance généralisée dans le monde du travail. »
1 milliard d’euros de dépenses
Le gouvernement doit donc prendre compte de cette réalité, particulièrement dans le secteur privé, « dans lequel les symptômes sont les plus élevés et les plus constants. » Pour cela, il est nécessaire de reconnaître le burn-out comme une maladie liée au milieu du travail. C’est pourquoi les députés proposent d’intégrer au tableau des maladies professionnelles deux éléments supplémentaires : la « dépression suite à un épuisement profond » et le « stress post-traumatique au travail. »
« Cette reconnaissance est indispensable pour faire que les effets de l’épuisement nerveux au travail soient à la charge de ceux qui en sont responsables, c’est-à-dire les employeurs », estiment les élus. Car le poids du burn-out sur le budget de la Sécu est loin d’être anecdotique : il représenterait une dépense d’un milliard d’euros.