Le dernier rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) sur le nombre de décès lié au paludisme présente des chiffres très encourageants. En effet, le taux de mortalité aurait diminué de 47 % entre 2000 et 2013, dans les 97 pays dans le monde où la maladie sévit encore.
« Ce sont les meilleurs résultats que nous ayons jamais eu et une merveilleuse nouvelle en termes de santé publique », a déclaré Pedro Alonso, directeur du programme national de l’OMS contre le paludisme, à l’AFP. Le progrès est encore plus important en Afrique où la mortalité a reculé de 54 %. Au total, ces résultats équivalent à 4,3 millions de vies sauvées. Les experts de l’OMS expliquent la progression africaine par deux facteurs majeurs : d’une part, l’utilisation des moustiquaires imbibée d’insecticide qui a presque doublé en l’espace de dix ans et la distribution en masse des tests de diagnostic rapides (TDR) d’autre part. Ces tests ont notamment permis à 62 % des patients africains suspectés d’être contaminés par le paludisme de se faire soigner dans des hôpitaux.
Crainte autour d’Ebola
Si les experts de l’OMS saluent ces importants progrès dans le monde et tout particulièrement en Afrique, ils redoutent cependant que cette évolution ne soit freinée en Guinée, en Sierra Leone et au Libéria, où le virus Ebola sévit depuis mars dernier. « Jusqu’en 2013, ces pays avaient fait des progrès en terme de lutte contre le paludisme. Mais depuis l’arrivée d’Ebola, certaines campagnes de prévention ont du être suspendues en raison du risque encouru par le personnel de santé », a déclaré à l’AFP, le Dr Richard Cibulskis, auteur principal du rapport. Le manque de place dans les hôpitaux, réservés en priorité aux patients Ebola, pourrait également freiner cette progression de la lutte contre le paludisme dans ces trois pays.