Il est souvent expliqué qu’une femme peut accoucher à terme dès 8 mois. Ainsi, une étude américaine publiée dans la revue européenne Human Reproduction expliquait dernièrement que la durée d’une grossesse pouvait naturellement varier de 5 semaines (entre 37 et 41 semaines d’aménorrhée (SA).
Cependant, ces notions pourraient être battues en brèche. Dans son Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, l’Institut de veille sanitaire (InVS) étudie la surmorbidité et la surmortalité qui accompagnent non seulement la prématurité tardive (35-36 semaines SA) mais aussi les naissances à 37-38 SA qui sont d'habitude considérées comme le terme de la grossesse.
Une hospitalisation plus fréquente dès 38 SA
Afin de vérifier cette hypothèse, l’étude - menée par Catherine Quantin du CHRU Dijon et son équipe - a utilisé la base nationale du PMSI (Programme de médicalisation des systèmes d’information) 2011 pour « évaluer le pronostic à 1 an des enfants uniques nés vivants, sans anomalie congénitale et dont l’âge gestationnel était compris entre 35 et 41 semaines de gestation complète ».
Pour les 681 961 enfants de l'étude, une hospitalisation entre la naissance et le 27e jour a été « d’autant plus fréquente que l’âge gestationnel était faible », explique l’étude. Donc plus l'enfant était prématuré, plus il avait de risque d'être hospitalisé. Des résultats visibles même à 38 SA dont 8,8% ont été hospitalisés, contre 6,4% à 39-41 SA.
Pronostic moins favorable qu'à 39-41 SA
L’étude conclue de ces chiffres que « naître à 35-38 SA est un facteur de risque de mortalité et de morbidité néonatale et infantile chez les enfants uniques indemnes de malformation ».
Et d'ajouter : « Contrairement à l’idée couramment admise, les enfants nés à 37-38 SA sont plus à risque que ceux nés à 39-41 SA. » Ces populations, qui mobilisent moins les pédiatres néonatalogistes que les grands prématurés, « méritent une attention particulière », conclue l'étude.