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Etude sur 2 000 enfants

Obésité infantile : l'apnée du sommeil double le risque

Par Julie Levallois

Les enfants qui dorment peu, souffrent d’apnée du sommeil ou ronflent sont plus à risque d’obésité à l’adolescence que les autres. Ce risque peut être doublé pour les symptômes les plus sévères.

SERGE POUZET/SIPA
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Un sommeil de qualité pour éviter l’obésité. Selon une étude parue dans le Journal of Pediatrics, un enfant sur quatre est à risque d’obésité à cause de troubles du sommeil. Des résultats qui plaident en faveur d’une détection précoce des troubles respiratoires du sommeil ou des mauvaises habitudes de sommeil.

 

Deux risques d’égale importance

Une équipe de la Faculté de Médecine Albert Einstein à l’université de Yeshiva (New York, Etats-Unis) a suivi 1 900 enfants sur une durée de 15 ans. Leurs parents ont rempli des questionnaires sur la durée de sommeil de leur progéniture, les éventuels troubles respiratoires du sommeil, et l’IMC de leur enfant. « Depuis quelques années, le manque de sommeil est un facteur de risque bien connu d’obésité infantile », précise Karen Bonuck, principal auteur de l’étude. « Les troubles respiratoires du sommeil, qui comprennent le ronflement et l’apnée du sommeil, sont aussi des facteurs de risque d’obésité, mais auxquels on fait moins attention. »

 

Apnée du sommeil, ronflements, manque de sommeil chronique influencent pourtant le risque d’obésité. Chaque facteur de risque peut aller jusqu’à doubler la probabilité qu’un enfant soit obèse à 15 ans, s’il présente tôt des symptômes sévères. Dans le cas des troubles respiratoires du sommeil, si le pic est atteint à 5-6 ans, le risque est accru de 60 à 80 %. Le fait de dormir moins de 10 heures 30 l’augmente de 60 à 100 % mais seulement dans cette classe d’âge. Ces deux facteurs de risque sont d’égale importance, mais fonctionnent indépendamment, soulignent les chercheurs.

 

Agir tôt

« Nous savons que l’évolution vers l’obésité commence souvent dans la petite enfance. Nos travaux renforcent l’idée qu’un sommeil insuffisant et des troubles respiratoires du sommeil - particulièrement lorsqu’ils sont présents tôt dans l’enfance - accroissent le risque de devenir obèse plus tard », commente le Dr Bonuck. « S’il est prouvé qu’un sommeil de mauvaise qualité entraîne une obésité future, il pourrait être crucial pour les parents et les médecins d’identifier rapidement les troubles du sommeil, afin que des actions correctives soient mises en place, et l’obésité prévenue. »  

Ces actions correctives sont de plusieurs natures. Les troubles respiratoires du sommeil causés par une hypertrophie des amygdales ou des adénoïdes peuvent être opérés; ceux dus à un mauvais alignement des dents ou des mâchoires peuvent être traités par orthodontie. Quant au manque chronique de sommeil, il peut être pallié par de bonnes habitudes et un rythme régulier.