Cocaïne ! Eric Clapton et J.J. Cale ont chanté ses dangers... une étude le confirme. Selon une étude basque parue dans la prestigieuse revue Addiction, la consommation de cocaïne multiplierait par quatre le risque de mort subite d’origine cardiovasculaire. C’est la première fois qu’une telle association est établie.
Facteur de risque principal
Une équipe de l’Institut basque de médecine légale a réalisé l’expertise médico-légale de 437 personnes décédées soudainement entre 2003 et 2009. Toutes avaient succombé à une mort subite ou dans les six heures suivant les premiers symptômes, et étaient âgées de 19 à 49 ans. Cette population relativement jeune a été choisie afin d’éliminer l’influence de maladies cardiovasculaires. Autre détail d’importance : la consommation de cocaïne au Pays Basque est plus élevée qu’en Espagne, en Italie ou au Royaume-Uni.
De nombreux effets sur le système cardiovasculaire
Les chercheurs concluent que la cocaïne quadruple le risque de mort subite. En effet, la part de consommateurs dans les cas de mort subite est de 10 %… contre 2 % dans les autres catégories de décès. Elle est aussi 13 à 58 fois plus élevée que dans la population générale. L’expertise a aussi révélé un facteur de risque de taille : le sexe. Les consommateurs sont 1,6 fois plus à risque de mort subite que les consommatrices de cocaïne.
S’il ne s’agit que d’une association, l’équipe basque avance une hypothèse sur son origine. La cocaïne a de nombreux effets sur le système cardiovasculaire : rythme cardiaque accéléré, pression sanguine élevée, ventricule gauche plus dynamique, demande en oxygène accrue du myocarde… La mort subite pourrait être considérée comme la première manifestation d’une maladie cardiovasculaire silencieuse, estiment les auteurs de l’étude. Ainsi, la drogue serait le révélateur d’une maladie non-diagnostiquée.