Les prix sont stables, mais les écarts aussi. L’association Familles Rurales publie le bilan de son 5e Observatoire des prix des médicaments. Après une enquête de deux mois dans 45 officines physiques, le constat est accablant : sur 12 médicaments disponibles sans ordonnance, les prix varient du simple au quadruple !
Libre service, vignettes…
D'une pharmacie à l'autre, le coût d’un médicament sans ordonnance fait le grand écart. Une boîte de sérum Physiologia peut, par exemple, coûter entre 1 € 95 et 8 €. Le gel Arnigel varie lui de 2,79 € à 8,90 € selon les officines, la crème Activir dans les mêmes proportions. Cette fourchette très large se retrouve pour différents produits, dont les laits pour bébé et les tests de grossesse.
Les groupements de pharmacies permettent de tirer les tarifs vers le bas dans une certaine mesure. En garantissant le libre accès aux médicaments, en 2008, le gouvernement souhaitait forcer une meilleure régulation des prix. La mesure a eu un impact tout à fait relatif, souligne Familles Rurales : « La mise en vente en libre accès n’a pas généré une baisse significative des prix des médicaments. L’objectif du décret de 2008 n’est donc pas atteint », conclut l’association, qui note, par ailleurs, que « comme en 2013, les médicaments restent majoritairement derrière le comptoir. » Pourtant, le libre service réduit la facture.
Ce manque d’accessibilité, couplé à la disparition des vignettes depuis l’été 2014, complique la tâche du consommateur. L’association Familles Rurales conseille d’une part d’exiger systématiquement une facture. Ensuite, comparer les prix est une solution pour le moins économique puisqu’elle est synonyme, en moyenne, d’une économie de 4,4 euros – qui peut aller jusqu’à 6 euros pour une boîte.
L’échec des pharmacies en ligne
Côté parapharmacie, la mise à disposition de certains produits en grandes surfaces a accentué les écarts. Un lait pour enfant Gallia est, en moyenne, moins cher de 2 euros dans les grandes enseignes. Sur les tests de grossesse, disponibles depuis peu, Familles Rurales ne remarque pas d’écarts flagrants entre les structures… mais les modèles les plus coûteux se trouvent en officines.
Du côté des pharmacies en ligne, dont gouvernement et consommateurs attendaient beaucoup, la situation n’est pas plus reluisante. Les prix sont globalement plus bas mais peuvent faire de belles envolées selon les sites. Les frais de port, également variables (5 à 9,95 euros), ont également tendance à gonfler la facture. Sans compter que, selon Familles Rurales, « certains sites ne respectent pas le guide des bonnes pratiques de vente de médicaments en ligne. »