On peut afficher 80 ans au compteur mais rester un éternel adolescent dans sa tête. L’âge mental, une pure invention ? Peut être, mais il se pourrait bien qu’il conditionne notre espérance de vie, du moins à partir de 52 ans. Ce sont les conclusions d’une équipe de chercheurs britanniques dont les travaux sont publiés dans la revue JAMA Internal Medicine.
Les maladies graves contribuent à se sentir plus vieux
Ces derniers se sont livrés à une expérience assez originale. En effet, les chercheurs ont réuni 6000 adultes britanniques âgés de 52 ans ou plus et leur ont demandé l’âge qu’ils avaient dans leur tête entre 2004 et 2005. Deux tiers d’entre eux ont déclaré se sentir plus jeunes d’au moins 3 ans, un quart ne pas voir de différence avec leur âge réel et moins de 5 % se sentir plus vieux.
En 2013, soit huit ans plus tard, les chercheurs ont constaté que, parmi les participants interrogés, 14 % des « jeunes » sont morts contre 19 %, parmi ceux qui se sentaient plus vieux que qu’ils ne l’étaient réellement.
Des résultats surprenants que les chercheurs expliquent en partie. « En général, les gens qui se sentent plus vieux que leur âge meurent plus tôt, car ils sont atteints d’une maladie grave, telle que le cancer, l’insuffisance cardiaque ou le diabète », remarque le Pr Andrew Steptoe, co-auteur de l’étude. D’autres facteurs, psychologiques cette fois, entrent aussi en compte. « Mais, même en prenant compte de ces maux, la différence entre les participants de leur perception de leur âge demeure importante», ajoute le Pr Steptoe. Par ailleurs, l’étude révèle que les personnes qui se sentent âgées sont plus susceptibles d’être seules, moins mobiles et physiquement moins actifs.
Véhiculer une image positive de la vieillesse
« Cette étude prouve que la perception que l’on a de notre âge, peut avoir de véritables conséquences sur la santé physique et psychologique de chaque individu », commente le Pr Rebecca Levy de l’université de Yale, interrogé par l’agence de presse Reuters Health. Cette dernière insiste sur la nécessité de changer la perception négative générée par la société de la vieillesse pour la transformer en une image plus positive. Un paramètre que le Pr Septoe préfère laisser aux médecins «
Des recherches médicales sont probablement menées actuellement sur le sujet. Toutefois, nos sentiments et notre bien-être ne peuvent pas se mesurer uniquement à partir de nos données de santé », conclut ce dernier, qui semble imposer lui-même des limites à son étude.