L'attente aura été longue ! Le décret tant attendu par les infirmiers-anesthésistes leur conférant le grade de Master a été publié mercredi au Journal Officiel. Il s'agit d'une victoire pour cette profession qui se bat depuis longtemps sur ce sujet.
Grade master pour les orthophonistes aussi
Le décret en question (n° 2014-1511 du 15 décembre 2014) attribue également ce grade aux formations d'orthophonistes. Pour eux, cette reconnaissance interviendra à l'issue de l'année universitaire 2017-2018, mais dès septembre 2014 pour le diplôme d'Etat d'infirmier-anesthésiste, selon le décret.
Cela correspond à une harmonisation des niveaux reconnus dans l'espace européen (licence-master-doctorat). Pour comprendre ces étudiants suivent une année de santé commune avec les futurs médecins et pharmaciens, avant de recevoir une formation spécifique en deux cycles (3 ans + 2, soit l'équivalent d'un niveau master mais qui n'était pas reconnu comme tel).
Ainsi, après le cycle de trois ans d'études en école, les infirmiers souhaitant se spécialiser en anesthésie peuvent suivre une formation complémentaire de deux ans s'ils justifient d'une expérience de deux ans, ce qui représentera maintenant un grade master, le symbole de cinq années d'études post-bac.
La bataille des salaires en filigrane
Mais en filigrane de ce dossier se joue en fait toute la question de la revalorisation salariale. En effet, alors qu'elles ont obtenu le grade de master en 2013 (le décret ne paraissant qu'aujourd'hui), les sages-femmes répètent souvent qu'elles n'ont pas le salaire qui va avec. « Le statut de la fonction publique hospitalière nous considère comme des bac+3, mais nous sommes payées comme des bac+2 et demi, avec même pas le salaire de base qui correspond à un niveau licence. Le pire, c'est qu'en réalité, nous avons un bac + 5, avec une première année de médecine et une formation de quatre ans qui suit pour devenir sage-femme », expliquait l'an dernier à pourquoidocteur Caroline Raquin, présidente de l'Organisation nationale syndicats sages-femmes (ONSSF).
Pour justifier cela, les pouvoirs publics répètent de leur côté que "grade" ne veut pas dire "diplôme". Pour ces professions, la bataille est donc encore loin d'être gagnée.