Un perte sèche de 25 millions d’euros pour l’organisation internationale UNITAID. Le ministère des Affaires étrangères a annoncé le 8 décembre que la France baisse sa contribution de 25 % pour l’année 2015. Depuis, diverses associations dénoncent ensemble une mesure qui met en danger la lutte contre le Sida dans les pays défavorisés.
Un première
Créée en 2006 pour lutter contre le Sida, le paludisme et la tuberculose, UNITAID est financée par la France, le Brésil, le Chili, la Norvège et le Royaume-Uni. L’Hexagone apporte sa contribution via une taxe sur les billets d’avion. Mais cette année, les recettes de cette taxe financeront également la lutte contre Ebola, ce qui explique cette baisse de l’argent alloué à UNITAID.
Mais les différentes associations de lutte contre le Sida et la misère ne l’entendent pas de cette oreille. « C’est une coupe historique et brutale, d’autant plus inacceptable que cet argent ne provient pas du budget de l’Etat mais d’une taxe créée expressément pour favoriser l’accès aux traitements dans les pays du Sud », réagit Bruno Spire, président d’Aides, dans un communiqué. C’est également la première fois qu’un gouvernement réduit sa contribution à l’organisation.
L’indignation des associations
Aux côtés d’Aides, Coalition Plus, Act Up Paris, One France, Oxfam France, Solidarité Sida, Sidaction, Solthis. Dans une lettre ouverte commune adressée au président François Hollande, parue dans Libération, elles dénoncent une mesure qui met en péril « l’existence même d’UNITAID et l’accès aux traitements de 200 000 enfants séropositifs. » Aides va même plus loin : « Pour Noël, François Hollande offre la mort à 200 000 enfants malades du sida », commente l’association.
Si les mots sont durs, c’est avant tout parce que les associations ne comprennent pas cette baisse de contribution. A leurs yeux, la taxe est « indolore » pour le budget de l’Etat. A l’inverse, « ce sont des centaines de milliers d’enfants qui sont soignés grâce à Unitaid », soulignent-elles dans leur lettre ouverte. L'annonce est d'autant plus paradoxale, estiment-elles, que François Hollande a adressé, le 1e décembre, « un message d'espoir et de soutien » aux séropositifs du monde entier.