C’est une première mondiale. Leslie Baugh, un homme amputé depuis 40 ans vient de se faire greffer deux bras bioniques équipés de neurotransmetteurs. Effectuée à l’hôpital John Hopkins de Baltimore dans le Maryland (Etats-Unis), l’intervention chirurgicale a été réalisée en sorte que le cerveau soit directement relié à ces bras.
Des signaux électriques envoyés au cerveau
« En réaffectant les nerfs existants, nous donnons la possibilité aux personnes amputées de contrôler leur prothèse par la simple pensée », explique le chirurgien Albert Chi, qui a dirigé l’intervention.
Le système du bras bionique, qui consiste à convertir des signaux électriques envoyés par le cerveau en mouvement réel, a mis été mis au point au bout de plusieurs années. Il se base sur des algorithmes, qui gèrent à la fois l’identification des mouvements, la communication entre les « membres » et le cerveau, l’amplitude et la fréquence de ces mouvements.
Les médecins traduisent ensuite ces données en mouvements réels.
Leslie Baugh, est désormais capable de réaliser plusieurs mouvements après l’opération comme serrer la main ou attraper des objets. « Nous nous attendions à des meilleurs résultats qu’avec des systèmes plus traditionnels, mais la rapidité et le nombre de mouvements appris a largement dépassé nos attentes », se réjouit la prothésiste, Courtney Moran.
Leslie Baugh devrait prochainement pouvoir tester l’usage de ses nouveaux bras à son domicile.
En février dernier, des chercheurs de l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (Suisse) ont mis au point une prothèse de main bionique reliée à des électrodes. Ainsi, lorsque le patient manipule un objet, des capteurs de la prothèse sont capables de détecter les tensions des tendons artificiels et de convertir ces signaux en impulsions électriques transmises aux 4 électrodes greffées sur les nerfs périphériques de son bras.
Le patient peut donc ajuster sa force lorsqu’il saisit un objet et s’adapter à sa forme et sa texture. Avec cette expérience, les chercheurs sont parvenus, tout comme ceux de Baltimore, à recréer des sensations sur un patient qui n’avait rien ressenti au niveau de la main depuis 9 ans.