C’est une découverte qui est un peu passé inaperçue mais qui pourrait pourtant changer la vie de nombreuses personnes.
Une étude publiée dans le New England Journal of Medicine vient pour la première fois de prouver que la « thrombectomie » était plus efficace que les médicaments pour se débarrasser des gros caillots de sang à l’origine d’arrêts vasculaires cérébraux (AVC) sévères. La thrombectomie signifie l’ablation d’un caillot de sang via des cathétères : ceux-ci sont insérés au niveau de la cuisse et remontent au cerveau au sein de l'artère bouchée. Au bout du cathétère se trouve un stent, c'est-à-dire une espèce de piège à caillot formés de mailles en métal. Au bout de trois minutes, le cathétère est retiré emportant avec lui le caillot. Réalisée le plus souvent sous anesthésie locale (même si l'anesthésie générale est possible), cette opération ne provoque pas de douleur. Si cette technique existe depuis 2004, c'est la première fois qu'une étude démontre scientifiquement son efficacité.
Sur les 130 000 AVC qui ont lieu tous les ans en France (un toutes les 4 minutes), 80% sont ischémiques, c’est-à-dire qu’ils sont provoqués par un caillot qui bouche une artère.
La thrombectomie permet 60 à 80% de « recanalisation »
Pour traiter ces AVC, « il existe un produit – les médicaments fibrinolytiques comme l'Altéplase - qui est une sorte de « Destop » qui va détruire le caillot », explique le docteur Bertrand Lapergue, neurologue à l’Hôpital Foch. Le problème de ce produit c’est qu’il n’est efficace que pour des petits caillots : « Quand un gros caillot bouche une artère cérébrale, ces produits ne sont que partiellement efficaces : ils n’agissent que dans 20 à 40% des cas », ajoute-t-il.
La thrombectomie permet, elle, 60 à 80% de « recanalisation », c’est-à-dire le fait d’être capable de déboucher l’artère en urgence.
Ecoutez le docteur Bertrand Lapergue, du service neurovasculaire de l’hôpital Foch : « L’étude est majeure car c’est la première fois qu'est démontré que lorsque l’on pratique une thrombectomie on rend service au patient et on diminue le handicap causé par son AVC : la paralysie, les troubles du langage… »