Détecter deux fois plus de cas de cancer colorectal : c’est ce que vont permettre les nouveaux tests immunologiques. Très attendus, ils feront leur entrée dans le programme de dépistage organisé du cancer colorectal en mars 2015, ont communiqué les autorités de santé le 19 décembre. Les kits de dépistage doivent être produits d’ici là. D’après Le quotidien du médecin, les autorités ont déclaré que le test sera alors « diffusé progressivement auprès des 17 millions de personnes de 50 à 74 ans concernées par le programme national de dépistage, par leur médecin traitant ».
Une détection précoce cruciale
C’est une bonne nouvelle, car les tests immunologiques sont attendus depuis longtemps. Leur mise en œuvre avait été retardée ; la Ligue contre le cancer s’est était d’ailleurs inquiétée très récemment. Elle avait tiré la sonnette d’alarme, arguant que le retard pris dans la mise en place du test immunologique risquait d’avoir un impact négatif sur le dépistage organisé. Comme le rappellent fréquemment les campagnes de sensibilisation, ce cancer peut être guéri dans 9 cas sur 10 s’il est détecté suffisamment tôt. Or, les tests immunologiques sont beaucoup plus sensibles vis-à-vis des lésions précancéreuses et donc plus efficaces dans une démarche de prévention. D’où leur intérêt à remplacer les actuels controversés tests au gaïac (Hemoccult), jugés peu efficaces par les médecins.
De meilleures performances
Effectivement, la sensibilité du test Hemoccult II est de 50 %, c’est-à-dire qu'il n'est en mesure de détecter statistiquement qu'un cancer sur deux, rappelle l’Institut national du cancer (INCa). Le test immunologique permet donc de détecter entre 2 et 2,5 fois plus de cancers colorectaux, ainsi que trois à quatre fois plus d'adénomes avancés (des tumeurs bénignes). Par ailleurs, le test immunologique se veut plus simple d’utilisation, un seul prélèvement de selles étant nécessaire contre six avec Hemoccult. Enfin, la technique de prélèvement s’avère aussi plus fiable et plus ergonomique, tandis que la lecture automatisée de ce test garantit une meilleure fiabilité. L’arrivée du nouveau test devrait permettre d’augmenter la participation de la population-cible au dépistage organisé.
Rappelons que le cancer colorectal est le troisième cancer le plus fréquent chez l’homme et le deuxième chez la femme, survenant pour l’essentiel chez les plus de 50 ans. En France, on en compte chaque année plus de 42 000 nouveaux cas. Ce cancer est le deuxième cancer le plus meurtrier, responsable de plus de 17 500 décès annuels.