Pendant près d'une décennie, il a été soigné comme s’il était atteint de la maladie d’Alzheimer, alors que ce n’était pas le cas. Cette histoire tragique que raconte le Républicain Lorrain, est celle d’un homme, René, aujourd’hui âgé d’une cinquantaine d’années, qui a préféré gardé l’anonymat. Lorsque le diagnostic est tombé, en 2004, sa femme et lui avaient décidé de ne pas en parler à leur entourage, par peur de leur regard. René avait de « brèves pertes de mémoire », rapporte le Républicain Lorrain. Déprimé par ces problèmes, il a alors entrepris d’aller consulter. À l’hôpital de Marange-Silvange (Moselle) dans un premier temps, puis à l’hôpital Central de Nancy. Le diagnostic tombe comme un couperet. Déclaré inapte, René perd son emploi. Sa femme tombe en dépression, lui s’enferme dans ce qu’il croit être cette terrible maladie.
Un état qui ne se dégrade pas
René est soigné. Au fur et à mesure des années, son état reste étonnamment stable. Ce n’est qu’en 2012, que la remplaçante de son neurologue habituel, parti à la retraite, va découvrir le pot aux roses. Se rendant compte que René ne souffre pas d’Alzheimer, elle lui fait stopper le traitement. L’ancien malade mettra deux ans environ avant d’être tout à fait rassuré sur ce changement de diagnostic : ses absences provenaient d’anciens traumatismes crâniens, a-t-il expliqué au Républicain Lorrain.
Diverses maladies diagnostiquées
Lorsqu’une personne s’inquiète de troubles cognitifs, il est recommandé de se rendre à une consultation mémoire, dont l’objectif est justement de pouvoir poser un diagnostic. La consultation consiste en un bilan initial (évaluation psychologique, examens biologiques, imagerie médicale), un diagnostic et un suivi. S’il est tout à fait juste que la maladie d’Alzheimer provoque des pertes de mémoire et autres troubles cognitifs, ce n’est pas pour autant que la maladie est systématiquement associée à ces symptômes. D’ailleurs, parmi les patients qui se rendent aux consultations mémoire, un quart seulement est diagnostiqué comme atteint de la maladie d’Alzheimer. Ce résultat est tiré d’un bilan mené sur 10 ans en Franche-Comté, qui avait été présenté en décembre 2013 au Congrès des unités de soins, d’évaluation et de prise en charge d’Alzheimer à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine).