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Rapport de l'Ined

Santé : l'égalité hommes-femmes n'est pas encore atteinte

Par Chloé Savellon

A partir de 65 ans, les femmes vivent en moyenne 3 ou 4 ans de plus que les hommes. Mais ces dernières sont plus sujettes à la dépression ou à la dépendance, indique un rapport de l'Ined.

Mood Board / Rex Featur/REX/SIPA

A l'heure où la théorie du genre fait hérisser le poil de certains, l’Institut national d'études démographiques (Ined)  a décidé d'aborder les questions de genre sous l'angle scientifique. Les démographes démontrent que le combat pour l'égalité entre les hommes et les femmes a fait des progrès mais qu'il n'est pas gagné. En matière de santé par exemple, les femmes vivent plus longtemps que les hommes. Bonne nouvelle pour elles ? Pas vraiment, car cette espérance de vie supplémentaire est souvent associée à une santé détériorée, selon un récent rapport de
 

Un dépistage plus précoce des graves maladies chez les femmes
« A 65 ans, les femmes vivent en moyenne 3 à 4 années de plus que les hommes », indique l’Ined. Années durant lesquelles ces dernières rencontrent souvent des difficultés à effectuer leurs tâches domestiques et présentent souvent des cas de sévère dépendance. Ces incapacités seraient dues à des maladies ostéo-articulaires ou des troubles anxio-dépressifs. Tandis que les hommes eux, meurent davantage de cancers ou de maladies cardiovasculaires. Ce qui explique en partie pourquoi ces derniers vivent moins longtemps que les femmes. Mais les femmes sont également plus préoccupées par leur santé. Une ou plusieurs grossesses induisent, par exemple, la plupart du temps un suivi médical sur plusieurs années. Et d'effectuer un dépistage précoce de  maladies graves chez ces dernières, contrairement aux hommes. 

Un écart moins important au fil des ans
Cependant, comme l’indique le rapport de l’Ined, l’écart de l’espérance de vie hommes-femmes a tendance à se réduire ces dernières années, passant ainsi de 8,3 ans dans les années 1990 à 6,5 ans en 2013. Les hommes seraient-ils plus soucieux qu’auparavant de leur santé ? Selon le rapport de l’Ined, ces derniers adhérent effectivement de plus en plus à des pratiques auparavant réservées aux femmes (hygiène de vie, régimes alimentaires). Et à l’inverse, les femmes adoptent de plus en plus des habitudes de vie similaires à celle des hommes. Le tabagisme par exemple, facteur important de mortalité était dans les années 90, davantage attribué aux hommes.

Par ailleurs, les premières générations de femmes qui ont fait leur entrée sur le marché du travail, aujourd’hui âgées de 65 ans, présentent des conditions délétères liées au travail, et souffrent d’un équilibre entre vie professionnelle et vie privée, ce qui génére du stress et de l’angoisse.Et "les femmes en fin de carrière et dans les premières années de leur retraite assurent aujourd’hui l’essentiel des soins prodigués aux proches en situation de dépendance. Ce rôle d’aidante se tient au détriment de leur propre santé, note l'Ined. La pénibilité et le stress qui lui sont associés se traduisent par des risques accrus de troubles psychiques, en particulier de dépression."

Finalement, ces réductions d’écarts proviennent tout simplement du fait que ces habitudes de vie tendent à se généraliser et à s’équilibrer d’un sexe à un autre, même si, comme le rapport de l’Ined l’indique, des inégalités persistent dans de nombreux domaines. C’est le cas par exemple dans le travail, où les femmes sont deux fois plus exposées au chômage que les hommes et où les salaires des femmes sont moins élevés .