Il existe une maladie qui touche les gros ronfleurs et que l’on appelle l’apnée du sommeil. Elle se caractérise la nuit par des pauses respiratoires, longues et fréquentes, qui rendent la vie pénible pendant le jours en raison de ce sommeil perturbé. En particulier ces apnéiques, comme on les appelle, ont une fâcheuse tendance à somnoler à la moindre perte d’attention.
On estime que 300 000 Français souffrent de ce trouble. Or, les accidents de la route sont certes dus surtout à la vitesse et l'alcool mais suivis de très prés par la somnolence au volant. Les apnéiques auraient de deux à sept fois plus d’accidents que la population générale.
Face à cette situation, les médecins sont de plus en plus enclins (voire obligés, dans certains pays) à juger de la capacité de leurs malades à prendre le volant. Une équipe allemande propose d'avoir recours à un simulateur, une sorte de jeu vidéo qui permet de mettre en condition de conduite monotone pendant 60 minutes, avec une vitesse moyenne virtuelle de 100 km/h avec des conditions climatiques et des obstacles variés.
Les résultats montrent tout d'abord que les apnéiques non traités ont en moyenne près de 3 accidents dans ces séances de conduite simulée, et que 13 fois, ils ont commis une faute de concentration.
Le seul traitement de l’apnée du sommeil est de porter la nuit un masque relié à une petite machine silencieuse qui résout tous les problèmes. Mal acceptée au début par les malades, elle devient vite indispensable lorsqu’elle est utilisée, au point de changer, par exemple, radicalement la vie de couple.
L'étude allemande en a étudié les effets sur la conduite. Et les résultats sont clairs: non seulement l'attention et le niveau d'alerte s'améliorent en 6 semaines, mais surtout les performances de conduite précèdent ces améliorations. La fréquence des accidents diminue considérablement dès le début du traitement, moins de 1 accident à 42 jours, comme celle des fautes de concentration moins de 5 au lieu de 13 avant traitement.