Comment se portent les urgences, en cette période secouée de fin d’années ? Difficile de le savoir. Depuis le début des grèves des médecins libéraux, le gouvernement se montre serein. « Pas d’afflux aux urgences », « aucune difficulté dans l’accès aux soins », martèle Marisol Touraine à chacun de ses entretiens.
« Complètement débordés »
Un bilan somme toute très positif, en pleine épidémie de gastro, et alors la majorité des médecins de ville ont baissé le rideau. Ce matin, les urgentistes libéraux de SOS Médecins ont annoncé leur union au mouvement de grève. Et ont lancé des contre-signaux très clairs.
« Les urgences sont complètement débordées », affirme Dominique Ringard, président de SOS médecins, sur le site du journal L'Express. Elles sont plus engorgées que ce que l'on dit ». Un reportage de France 3 à l’hôpital de Valognes semble lui donner raison. La grève aurait bien eu un impact direct, Aux urgences de Roubaix, Lemonde.fr évoque même « un chaos ».
Un impact limité de la grève
« La situation est tendue, comme toujours à cette période, nuance de son côté le Dr Christophe Prud’homme, porte-parole de l'Association des médecins urgentistes de France (Amuf). Cette année est particulièrement difficile à aborder, avec le déclenchement du plan grand froid et l’épidémie virale. Certains départements où les réquisitions ont été moindres, ont plus de mal à faire face à l’afflux. C’est le cas en Picardie ou en Vendée », explique-t-il.
Pour autant, selon le médecin urgentiste, le mouvement de grève a un impact limité sur l’activité des urgences. « C’est le bordel, comme tous les hivers ! résume-t-il. La surcharge pèse plutôt sur le Centre 15, qui reçoit quantité d’appels. »
Appels sans gravité
Aux urgences de la Roche-sur-Yon (Vendée), ce sont effectivement les appels qui posent problème. « Notre service de régulation en a reçu 800 depuis le début de la journée, explique-t-on à la direction. Cela correspond à un dimanche très chargé. Mais le nombre d’admissions aux urgences n’a pas explosé. Beaucoup d’appels portent sur des cas sans gravité, qui auraient relevé de la médecine de ville si les cabinets n’étaient pas fermés ».
Les médecins libéraux, eux, ont promis de poursuivre le mouvement au-delà du 1er janvier.