Le bisphénol A n'a plus droit de cité en France. Depuis jeudi, il est interdit dans les produits de consommation, les contenants alimentaires et les tickets de caisse. Ségolène Royal, la ministre de l’Ecologie, du développement durable et de l'énergie, l’avait annoncé en mai dernier. Ce produit, un antioxydant et un plastifiant, avait déjà été interdit en 2013 pour les produits destinés aux bébés et aux enfants en bas âge (biberons, jouets...).
Le bisphénol A est un perturbateur endocrinien ; il est soupçonné d'agir sur la fertilité, la croissance, de perturber les systèmes reproductif, nerveux, immunitaire, métabolique et cardiovasculaire et d'être à l'origine de certains cancers. En janvier, l'Autorité européenne pour la sécurité des aliments (Efsa) a indiqué que les seuils tolérés pour l'exposition au bisphénol A devraient être divisés par dix à l'avenir.
Afin d’encourager les entreprises à enlever cette substance avant même le 1e janvier 2015, la ministre de l’Ecologie a déclaré vouloir créer un label “anti-bisphénol”. Un processus d'interdiction au niveau européen a également été enclenché et devrait voir le jour d'ici fin 2015.
Le bisphénol A n’est pas la seule cible de Ségolène Royal. La ministre souhaite également un renforcement des contrôles concernant l’éventuelle présence dans les jouets de phtalates, une substance interdite pour tous les jouets destinés aux enfants de moins de trois ans au niveau européen. Enfin, Ségolène Royal a demandé à l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) une expertise ciblée sur cinq substances « suspectées d’être des perturbateurs endocriniens », dont les methyl-parabènes, utilisés comme conservateurs dans les aliments ou des produits pharmaceutiques.
La France est le premier pays du monde à interdire aussi largement le bisphénol A.