Pendant l’opération d’une tumeur au cerveau, une patiente s’est réveillée. Iga Jasica, 19 ans, ne panique pas… et demande aux chirurgiens si tout se passe bien. L’histoire, rapportée par l’Irish Mirror, s’est déroulée dans un hôpital de Katowice, dans le sud-ouest de la Pologne.
Un geste opératoire en cause
L’intervention sur la tumeur d’Iga Jasica se déroule sous anesthésie générale. Mais au milieu de l’opération, alors que son cerveau est exposé à l’air libre, la jeune Polonaise se réveille. Elle ne panique pas : après avoir vérifié que tout se déroulait bien, elle engage la conversation avec les médecins. « Je ne me souviens pas de grand chose, mais le médecin m’a dit qu’il m’avait parlé des chats, que j’aime beaucoup », raconte-t-elle.
Selon les médecins, l’opération pourrait avoir déclenché un mécanisme qui a provoqué le réveil malgré l’anesthésie. « Elle n’a rien senti et n’a jamais été en danger », précise le Pr Dawid Larysz, qui a pratiqué l’intervention. Une enquête vérifie aussi si l’anesthésiant a été administré correctement.
Un réveil pour 19 000 opérations
Le réveil péropératoire, c’est le nom de ce type d’événement, est relativement rare. Selon une étude du Royal College of Anaesthesists, un cas survient toutes les 19 000 interventions, souvent sur des durées courtes, avant l’opération ou lorsqu’elle s’achève.
« Les facteurs de risque sont complexes et variés, explique le Pr Jaideep Pandit, et ils incluent le type de médicament utilisé, les caractéristiques du patient, ainsi que de nombreuses variables organisationnelles. Nous avons découvert que les patients les plus à risque de réveil peropératoire accidentel sont ceux qui subissent une césarienne ou une chirurgie cardio-thoracique, qui sont obèses ou qui ont du mal à ventiler au début de l’anesthésie. L’utilisation des médicaments d’urgence augmente le risque, tout comme certaines techniques d’anesthésie. Cependant, le facteur le plus notable, c’est le recours aux myorelaxants (relaxants musculaires, ndlr), qui empêchent le patient de bouger. »
Cependant, un réveil en cours d’opération reste un événement traumatisant pour de nombreux patients. Entre panique, terreur et crainte de mourir, ils signalent aussi des sensations physiques : tiraillement, douleurs, sensation d’étouffement et même paralysie. Parmi les patients qui ont signalé s’être réveillés, la moitié ont ressenti une détresse, et 41 % souffrent de troubles psychologiques sur le long terme, notamment de stress post traumatique.