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Syndrome post-traumatique : le risque de diabète doublé chez la femme

Par Philippe Berrebi

Après l’invraisemblable déflagration qui a fauché 12 personnes mercredi dernier et provoqué un traumatisme national, tout autre sujet que celui de l’attentat de Charlie Hebdo nous paraît bien dérisoire ou déplacé. Pourtant, dans le souci constant d’informer, les rédactions continuent de scruter l’actualité et, dans le domaine de la santé, de rendre compte des grandes études. Certaines, d’ailleurs, résonnent de manière particulière.

Comme celle sur le syndrome post-traumatique (SSPT). Publiés dans le Journal of the American Medical Association, Psychiatry, les travaux des chercheurs de l’université d’Harvard (Etats-Unis) révèlent que, chez la femme, ce syndrome multiplierait par 2 le risque de développer un diabète de type 2.
Les scientifiques ont passé au crible les données médicales recueillies auprès de 50 000 femmes entre 1989 et 2011. 4 % d’entre elles avaient été victimes d'un viol, d'une agression ou d'un accident. « Parmi elles, résume le site du magazine Top Santé, 12 % sont devenues diabétiques à 60 ans, contre 7 % des femmes n'ayant pas subi de SSPT.
« Non seulement, le SSPT est dévastateur pour la santé mentale, mais il a aussi des effets néfastes sur la santé physique, accroissant le risque de maladies cardiovasculaires, de diabète et d'obésité », commente Karestan Koenen, professeur d'épidémiologie à la faculté de médecine de l'Université Columbia à New York.
Selon les spécialistes, ce sur-risque serait lié, pour partie, à une prise de poids et un recours plus fréquent aux antidépresseurs. En revanche, la consommation d’alcool ou du tabac ne serait pas en cause.

Conformes à ceux issus d’autres études, ces nouveaux résultats confirment la nécessité de prendre en charge de manière spécifique le SSPT. Notamment, pour éviter, à long terme, le développement de maladies chroniques comme le diabète. Dans ses recommandations, rappelle le journaliste de TOP santé, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) évoque les thérapies cognitivo-comportementales ou la technique dite désensibilisation et de reprogrammation par le mouvement des yeux.