Du diabète à la maladie d’Alzheimer, il n’y a qu’un pas. Et c’est un traitement qui établit une passerelle entre les deux maladies. L’insuline, qui permet de traiter le diabète, pourrait être efficace dans la maladie d’Alzheimer. C’est ce que montre une étude pilote américaine publiée dans le Journal of Alzheimer’s Disease.
Suzanne Craft, du Wake Forest Baptist à Winston-Salem (Caroline du Nord), et ses collègues se sont intéressés à 60 adultes souffrant d’une détérioration cognitive modérée amnésique ou de démence modérée associée à la maladie d’Alzheimer. Une partie des patients a reçu pendant trois semaines un spray nasal d’insuline et l’autre n’a rien reçu (groupe placebo).
Meilleures capacités de mémorisation
L’insuline a amélioré la mémorisation à court terme, les facultés de formulation verbale et d’information visuelle par rapport au placebo. Et c’est la dose la plus forte parmi les deux doses évaluées qui donnait les meilleurs résultats. Les effets du traitement étaient supérieurs chez les patients porteurs du gène APOE-e4, avec des scores de mémorisation plus importants. Ce qui a ravi les chercheurs car ce gène est connu pour accroître le risque de maladie d’Alzheimer et les patients qui en sont porteurs sont plus résistants à d’autres traitements et thérapies.
Enfin, les auteurs n’ont trouvé que des effets indésirables mineurs avec le traitement.
En fait, des études antérieures avaient déjà prouvé les effets prometteurs de l’insuline par voie nasale chez les adultes souffrant de la maladie d’Alzheimer et de patients souffrant d’une détérioration cognitive modérée. Mais c’était le cas avec une insuline classique. Alors que cette fois c'est avec une insuline en spray nasal à longue durée d’action, le detemir. Une première, selon les chercheurs.