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Pour choisir son traitement

Arrêter de fumer avec un test sanguin

Par Julian Prial

Selon une étude américaine, la vitesse avec laquelle un fumeur élimine la nicotine de son organisme pourrait permettre de déterminer le meilleur traitement pour l’arrêt du tabac.

GUSTAFSSON/LEHTIKUVA OY/SIPA

Vous souhaitez optimiser vos chances d'arrêter le tabac ? Pour y arriver, il vous faudra connaître la vitesse avec laquelle votre organisme élimine la nicotine. Ce sont en effet les conclusions d'une étude américaine publiée ce lundi dans la revue scientifique The Lancet Respiratory Medicine.

Une étude sur 1 246 fumeurs
Pour parvenir à cette conclusion, le Pr Caryn Lerman (Université de Pennsylvanie, Philadelphie) et ses collègues ont mené une étude sur 1 246 fumeurs désireux de cesser de fumer. Celle-ci incluait à peu près autant de métaboliseurs lents que normaux. Pour comprendre, les niveaux de nicotine baissent plus rapidement chez les métaboliseurs dits "normaux" (60 % des fumeurs) qui sont, de ce fait, susceptibles de fumer plus et de trouver plus difficile d'arrêter.
Lors de ces travaux, les participants ont été répartis par tirage au sort en trois groupes : le premier traité avec des patchs à la nicotine et une pilule placebo, le deuxième avec le médicament varénicline (Champix ou Chantix de Pfizer) plus des patchs placebo, et le dernier était entièrement sous placebo (pilules et patchs).

Adapter les traitements à chaque fumeur
Et les résultats rapportés par ces scientfiques sont étonnants. À la fin du traitement (11 semaines), les métaboliseurs "normaux", qui avaient pris de la varénicline étaient presque deux fois plus nombreux à ne pas fumer que ceux utilisant le timbre à la nicotine. Ils avaient également de meilleures chances de s’abstenir encore de fumer six mois plus tard.
Par ailleurs, la varénicline a eu la même efficacité que les patchs à la nicotine chez les métaboliseurs "lents", mais dans l’ensemble ils ont rapporté plus d’effets secondaires indésirables avec le médicament Champix.
Précision importante, pour distinguer ceux qui éliminent plus ou moins rapidement la nicotine, et comparer les chances de succès des produits testés, les auteurs précisent avoir utilisé « un biomarqueur de la vitesse d'élimination de la nicotine qui reflète l'activité d'une enzyme du foie, le CYP2A6. »


Un test sanguin pour évaluer le métabolisme de la nicotine

D'après les auteurs de ces travaux, « adapter un traitement à la vitesse à laquelle les fumeurs métabolisent la nicotine pourrait être une stratégie clinique viable pour aider individuellement les fumeurs à choisir la méthode d'arrêt qui fonctionnera le mieux pour eux. »
« Ces résultats doivent conduire à développer un simple test sanguin pour évaluer le métabolisme de la nicotine afin que les médecins puissent mieux conseiller les patients », rajoutent-ils. Ils précisent à ce titre qu'actuellement « la majorité (65 %) des fumeurs qui tentent d'arrêter, rechutent dans la première semaine. »
Pour rappel, le tabac tue près de 6 millions de personnes chaque année, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).