Les personnes diabétiques ne le savent que trop bien : contrôler sa glycémie en prélevant une goutte de sang au bout du doigt 3 à 5 fois par jour n’est pas une partie de plaisir. Des nanoingénieurs de l’Université de Californie ont mis au point un tatouage temporaire et flexible qui permet à la fois d’extraire et de mesurer le niveau de glucose de son porteur, selon une étude publiée dans Analytical Chemistry.
Ce capteur a été développé et testé par Amay Bandodkar du Département Nanoengineering de l'Université de San Diego. C’est un dispositif souple, composé d'électrodes « imprimées » sur un film temporaire.
Aucune sensation d'inconfort
Le tatouage a été testé sur 7 hommes et femmes âgés de 20 à 40 sans antécédents de diabète. Les participants n’ont déclaré aucune sensation d’inconfort, juste un léger picotement dans les 10 secondes ayant suivi la pose. Après un repas riche en glucides, le dispositif parvient, tout aussi bien qu’un lecteur classique, à détecter et évaluer le pic de glycémie. Il se base sur un appareil déjà existant, mais très imposant, le bracelet GlucoWatch, qui n’était pas confortable à cause de la tension électrique utilisée pour détecter le glucose. Ce tatouage temporaire contourne le problème en utilisant un courant doux mais toujours efficace.
Si pour l’instant le tatouage ne fournit pas une lecture facile des données glycémiques prélevées – nécessaires pour que le patient puisse surveiller son niveau de glucose – il est déjà en développement : « [le tatouage] disposera du Bluetooth, afin d’envoyer ces informations directement au médecin du patient en temps-réel, ou les conserver dans le cloud », précise Amay Bandodkar.
Si cet appareil est pour l’instant développer pour le contrôle de la glycémie, il pourrait à l’avenir être assigné à d’autres objectifs : contrôle d’autres composants corporels, ou encore pourquoi pas la délivrance de médicaments.