« 2015 restera dans les mémoires comme l’année où l’humanité a utilisé ses meilleures esprits scientifiques pour combattre [Ebola] », a déclaré le 9 janvier le Dr Marie-Paule Kieny, directrice générale adjointe de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Preuve en est, elle a annoncé que les essais de phase II de deux vaccins contre Ebola allaient commencer en Afrique de l'Ouest dans les 2 à 4 prochaines semaines dans des essais à grande échelle. Le premier, « CAD3-ZEBOV », est développé par GlaxoSmithKline à base d'adénovirus dérivé de chimpanzés. Le second, « rVSV-ZEBOV » , est sous licence Merck, comme le rappelle le British Medical Journal.
Au Libéria, les deux vaccins seront testés sur deux groupes de 9 000 personnes environ, accompagné d’un groupe de contrôle du même nombre. En Sierra Leone, un seul des deux vaccins sera testé (aucune information n’a pour l’instant filtré sur lequel des deux sera choisi) sur 6 000 travailleurs frontaliers. En Guinée, le mode opératoire sera un peu différent : quand un cas d’Ebola sera rapporté, les chercheurs vaccineront les membres du village ou de la communauté du patient.
Pas d'impact sur l'épidémie actuelle
Les deux vaccins ont pour faiblesse, a précisé l'OMS, de devoir être conservés à très basse température (- 80 °C), mais les formulations définitives devraient être « plus stables » et pouvoir être conservées dans des réfrigérateurs classiques, espère le Dr Marie-Paule Kieny.
Cependant ces essais devraient avoir peu d’impacts sur l’épidémie en cours, comme le reconnaît Helen Rees, qui co-dirige le groupe de vaccination d’Ebola au sein de l’OMS : « Mais au moins à l’avenir, nous aurons un vaccin. »
Depuis le début de l'épidémie en décembre 2013, 8 429 personnes sont mortes, et 21 296 ont été touchées par l’épidémie la plus meurtrière de l’histoire d’Ebola.
Nombre de nouveaux cas en baisse
Le nombre de nouveaux cas d’Ebola dans les trois pays d’Afrique de l’Ouest les plus touchés par l’épidémie sont en baisse, selon des chiffres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
En Sierra Leone et en Guinée, ces chiffres sont passés en dessous du nombre de nouveaux cas confirmés d'août 2014 : 42 nouvaux cas ont été confimés en Guinée (des chiffres en baisse pour la deuxième semaine consécutive). En Sierra Leone, 184 nouveaux ont été confirmés : il demeure le pays le plus touché par l'épidémie. Le Libéria a quant à lui atteint son plus bas niveau de nouveaux cas hebdomadaires depuis juin 2014 : de 300 nouveaux cas confirmés entre août et septembre 2014, au moment du pic, le Libéria est passé à 8 cas confirmés durant la semaine du 11 janvier.