Près de six ans après le drame, Arnaud Blot va peut-être avoir les réponses à ses questions et à celles que lui posent ses trois enfants. Pourquoi leur maman, Stéphanie Rousset, est-elle morte à la suite d’un malaise et comment expliquer que les secours ont mis 50 minutes pour intervenir ?
Ce 9 avril 2009 à 8 h 21, raconte Le Parisien, Arnaud appelle le 15 : sa compagne, qui a accouché un mois et demi plus tôt, fait un malaise. Il décrit à Florence Madet, l’opératrice du Samu d’Angers, les symptômes. Elle « ne voit plus rien », « son cœur bat très vite, elle n’arrive plus à respirer ». L’opératrice, relate le quotidien, l’invite à consulter son médecin traitant. Les minutes passent et l’état de la patiente se dégrade.
« Ses mains se plient toutes seules », « la victime tremble », « divague » et « perd ses urines ». Huit minutes après le premier appel, Florence Madet prend la décision d’envoyer une ambulance.
Mais les pompiers n’arriveront qu’à 9 h 03 et le SMUR (1) près de 10 minutes après. Entre temps, la compagne d’Arnaud « ne respire plus » et à la « tête toute violette ». Les urgences confirment mais il est trop tard.
Alors, Arnaud Blot, lui-même ambulancier au CHU d’Angers, veut comprendre pourquoi la permanencière du SAMU n’a pas pris son appel au sérieux alors qu’il lui décrivait, selon tout vraisemblance, les signes d’une embolie pulmonaire massive. Le CHU d’Angers et Florence Madet comparaissent à partir d’aujourd’hui devant le tribunal correctionnel de la ville.
Selon l’avocat d'Arnaud, rapporte le quotidien, l’accusée « n’était pas à la hauteur de ce poste clé ». « Le CHU est aussi poursuivi pour son manque de formation des permanenciers et l’insuffisance du nombre de médecins régulateurs », complète le journal.
Dans cette affaire où chacun se renvoie la balle, la justice devra dire si, comme le pense Arnaud Blot, l’arrivée tardive des secours a diminué les chances de survie de sa compagne, Stéphanie.
(1) Service mobile d’urgence et de réanimation