Quand les internes en médecine dérapent ! Samedi matin, sur la page Facebook de « Les médecins ne sont pas des pigeons » un homme a posté la photo d’une salle de garde de l'internat de Clermont-Ferrand (63) où l'on voit une femme habillée en Wonder Woman subir un viol collectif. L’un des agresseurs lui dit « Tiens, la loi Santé ! », un autre « Prends la bien profond » . Le post a depuis été supprimé. Mais face à ce début de polémique, l'association « Osez le féminisme » ne compte pas en rester là.
Marisol Touraine directement visée
Dans un communiqué de presse publié dimanche, l'association demande au Conseil National de l’Ordre des Médecins (CNOM) de « réagir au plus vite, de faire supprimer cette fresque et de sanctionner ceux qui en sont responsables. »
Elle écrit : « Les -futurs- médecins utilisent la représentation d’un viol pour montrer leur mécontentement vis-à-vis d’une ministre de la Santé (Marisol Touraine) et de sa loi (Projet de loi de Santé). C’est une menace misogyne en sa direction. Le viol est une technique machiste d’anéantissement des femmes. Pour les auteurs de ces bulles, une ministre, c’est avant tout une femme : un sous-être que l’on peut punir, dominer et s’approprier si elle mécontente leurs désirs - ou leurs revendications politiques. »
75 000 femmes majeures violées tous les ans
Et pour faire comprendre au plus grand nombre pourquoi ce dessin est inadmissible, l'association féministe rappelle que les cas de viols dans notre pays sont loin d'être exceptionnels : « en France, chaque année, 75 000 femmes majeures sont violées. Le viol est également massivement impuni. Il faut lutter contre ce type de représentations "grivoises" de crimes patriarcaux pour en finir avec la culture du viol, et l’impunité des coupables de ces crimes. Ces représentations érotisent les violences extrêmes. Elles promeuvent l’idéologie oppressive qui les motive : celle de la déshumanisation des filles et des femmes. » « Sous couvert de "sexualité" de "liberté" de "gauloiserie", elles constituent une incitation à dégrader des femmes », rajoute Osez le féminisme
Pour toutes ces raisons, l'association demande au Conseil de l’Ordre des Médecins de réagir « rapidement et fermement. » Elle a par ailleurs envoyé un courrier au Conseil de l’Ordre des Médecins d’Auvergne pour qu'il se saisisse lui aussi de cette affaire.