En salle de garde d'un internat de Clermont-Ferrand (63), des futurs médecins ont dessiné un viol collectif avec des allusions à Marisol Touraine. L’un des agresseurs lui dit « Tiens, la loi Santé ! », un autre « Prends la bien profond » . Le post paru sur la page Facebook « Les médecins ne sont pas des pigeons » a depuis été supprimé. Et après le choc des images vient le temps des condamnations.
Dans un communiqué de presse publié lundi soir, l’InterSyndicat National des Internes (ISNI) écrit avoir pris connaissance « de l’indignation de la ministre de la Santé suite à la publication sur les réseaux sociaux d’une fresque peinte il y a 15 ans, représentant une scène d’orgie à laquelle ont été rajoutées récemment des bulles invitant les internes à réagir au projet de loi de santé porté par le gouvernement. »
Le syndicat poursuit en rappelant que « dans sa campagne d'information sur la Loi Santé, aucune attaque directe ou indirecte n'a été faite à l'encontre de Mme Touraine. » L'ISNI condamne donc « sans équivoque » tout type de violence faite aux femmes qu'elle soit physique, sexuelle ou morale. L'InterSyndicat tient d'ailleurs à réaffirmer « la place des internes qui, au quotidien et dans de nombreux services, prennent en charge des patientes victimes de telles atrocités. »
Un condamnation à laquelle s'associe le président de l'ISNI de Clermont-Ferrand qui indique aussi que « l'intégralité de la fresque sera effacée dans les plus brefs délais. » En conclusion, ces syndicalistes indiquent qu'il souhaitent travailler avec l'association « Osez le féminisme » qui la première a condamné ce dessin.
Marisol Touraine blessée
Du côté des politiques, les condamnations n'ont là aussi pas tardé. Notons celle de Laurence Rossignol, Secrétaire d'Etat chargée de Famille, des Personnes Agées et de l'Autonomie qui a tweeté ce lundi : « Ces médecins super-zéro qui se prennent pour des super héros et font l'apologie du viol collectif #honteux. »
Pour sa part, la ministre de la Santé a condamné cette fresque, qu'elle qualifie de « particulièrement choquante, y voyant une incitation au viol inacceptable », a indiqué son entourage à l'Agence France Presse (AFP).
Des suites judiciaires engagées
Enfin, la direction du CHU de Clermont-Ferrand a mentionné dans un communiqué de presse que le Président des internes clermontois avait été convoqué par le directeur général de l'hôpital, le Doyen de la faculté de médecine et le président de la Commission médicale d'établissement. « Il lui a été enjoint d'effacer dans la journée cette peinture murale et de publier un communiqué condamnant sans réserve sa diffusion. »
Le CHU conclut en précisant que des « suites juridiques adéquates, disciplinaires, voire judiciaires sont engagées à l'encontre du ou des auteurs présumés responsables de ces agissements inacceptables et condamnables. »
Pour rappel, en France, chaque année, 75 000 femmes majeures sont violées.