La communauté médicale a du mal à s’accorder sur le moment auquel le gluten peut-être introduit dans l'alimentation des tout-petits pour limiter le risque d’intolérance à cette protéine, contenue dans diverses céréales. Une étude parue dans Pediatrics apporte un nouvel éclairage : aucun lien n’existe entre la période d’introduction et le risque de développer la maladie coeliaque.
Les Suédois introduisent le gluten 22 semaines en moyenne après la naissance, les Finlandais à 26 semaines. En Allemagne et aux Etats-Unis, l’introduction tardive est privilégiée : elle commence en moyenne à 30 semaines. Dans ces quatre pays, plus de 6 400 enfants diabétiques ont été suivis dans le cadre de l’étude TEDDY (The Environmental Determinants of Diabetes in the Young). Tous avaient une prédisposition génétique à la maladie coeliaque.
Les Suédois plus à risque
A l’âge de 5 ans, 773 enfants (12 %) sont positifs au marqueur de la maladie coeliaque (anticorps anti-transglutaminase, tTGA) et 307 ont développé cette maladie (4 %). « Il y a une variation remarquable de la période d’introduction des céréales contenant du gluten dans le régime des enfants, et aussi des différences dans le risque de développer la maladie coeliaque entre les pays», reconnaissent les auteurs de l’étude. « Cependant, la période d’introduction du gluten n’est pas un facteur de risque indépendant du développement d’une maladie coeliaque à 5 ans. » Ces résultats contredisent donc les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), qui conseille d’introduire le gluten entre 4 et 6 mois.
Ces travaux mettent aussi en lumière des facteurs de risque particuliers. Les enfants suédois sont par exemple les plus à risque de développer la maladie coeliaque. « Nous supposons que le risque accru de maladie coeliaque chez les enfants suédois par rapport aux autres enfants peut être provoqué par un apport accru en gluten au moment du sevrage, bien que cette supposition doive être approfondie dans de futures études », avancent les chercheurs. Les fillettes seraient aussi plus à risque d’intolérance que les garçons, tout comme le fait d’avoir un membre de la famille atteint de la maladie coeliaque.