La consommation élevée d’alcool par les donneurs d'organes serait-elle un facteur de risques pour les patients transplantés ? C’est en tout cas ce que soutient une nouvelle étude publiée dans la revue Alcoholism : Clinical and Experimental Research.
Les chercheurs de l’Université Loyola de Chicago ont découvert que ces patients receveurs avaient 8,7 fois plus de risques de souffrir de « dysfonction primaire du greffon ». Cette défaillance est une atteinte pulmonaire aiguë grave qui survient entre les premières heures et les premiers jours suivant une transplantation pulmonaire.
Pour les besoins de l'étude, les chercheurs ont étudié la greffe de 173 poumons. La grande consommation d’alcool a alors été définie comme plus de 3 verres par jours pour une femme (ou plus de 7 verres par semaine) et plus de 4 verres par jour pour les hommes (ou 14 verres par semaine). Les gros buveurs devaient aussi devaient également montrer une biopsie du foie anormale.
Cependant, ces résultats intéressants doivent être pris avec précaution. « Lorsque l’on veut analyser l’impact d’un facteur, explique le Pr Olivier Bastien, directeur du prélèvement et de la greffe de l'Agence de biomédecine, il faut qu’il puisse être observé indépendamment des autres. Or, l’alcoolisme est souvent associé avec le tabagisme : il est donc difficile d’avoir des groupes qui seraient uniquement alcooliques sans tabac, et inversement. »
Ecoutez le Pr Olivier Bastien, directeur du prélèvement et de la greffe de l'Agence de biomédecine : « L’alcoolisme est probablement le témoignage d’une hygiène de vie insuffisante, [mais] ce n’est pas un facteur qui ressort habituellement dans les études. »