Dossier réalisé en partenariat avec Science et Santé, le magazine de l' |
Même si le cadre légal est contraignant, et les résultats scientifiques contrastés, le marché des compléments alimentaires est en plein essor. Selon une étude d’ABM Group Consulting, en 2014, le marché mondial approche les 200 milliards de dollars. En France, d’après le syndicat des compléments alimentaires Synadiet, en 2013, le marché affichait un chiffre d’affaires de plus de 1,3 milliard d’euros et une croissance annuelle de 3,5 % ; une croissance qui ne devrait pas ralentir. Et pour cause.
Les femmes en raffolent
Tous les sept ans, l’Anses réalise une étude individuelle nationale des consommations alimentaires (INCA). INCA2, qui couvrait la période fin 2005-2007, montre que près d’un adulte sur 5 et un enfant sur 10 ont consommé des compléments alimentaires au moins une fois dans l’année, parmi lesquels respectivement 23 % et 12 % en prennent toute l'année ou presque.
Les femmes sont deux fois plus nombreuses que les hommes à en user, et la consommation est proportionnelle au niveau d’études. Des résultats confirmés par l’étude NutriNet-Santé lancée en 2009 et coordonnée par l’unité de recherche Inserm en épidémiologie nutritionnelle. Elle montre notamment que les consommateurs sont ceux qui connaissent le mieux les recommandations nutritionnelles du Programme national nutrition santé (PNNS), qui mangent le plus d’aliments « bio », et qui ont globalement une alimentation et un mode de vie plus sains. Ce qui fait dire à Mathilde Touvier, sa coordinatrice, que « ce sont ceux qui en ont le moins besoin qui en consomment le plus » !
Françoise Dupuy Maury
Science et Santé, le magazine de l'Inserm