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Excision : l'Espagne se mobilise





L’excision est encore pratiquée légalement dans 29 pays d’Afrique. Plus de 120 millions de femmes dans le monde vivent ainsi avec des mutilations génitales, et trois millions de jeunes filles seraient à risque de subir une excision. A l'occasion de la journée mondiale de lutte contre l'excision qui aura lieu le 6 février, le quotidien la Croix met un coup de projecteur sur l'initiative de l'Espagne. Le responsable du programme de prévention de mutilation génitale féminine au sein de l’Union des associations des familles, Nieves Crespo, rappelle que « les familles qui vivent en Europe profitent la plupart du temps d’un voyage dans leur pays d’origine pour faire exciser les petites filles ».


L’Espagne vient donc de lancer un protocole commun d’action sanitaire pour protéger les 17 000 petites filles qui seraient à risque d’excision dans le pays. Fruit d’un an et demi de négociations, ce programme mise sur la détection des familles à risque, et l’information des parents. D’une part, sur les conséquences de l’excision sur la santé de leurs filles et, d’autre part, sur le cadre légal, qui punit l’excision de 6 à 12 ans d’emprisonnement en Espagne.  

Les parents qui envisagent un séjour dans leur pays d’origine devront s’engager par écrit à ne pas faire subir d’excision à leurs enfants, mais surtout, ils devront emmener leurs petites filles à une visite médicale de contrôle à leur retour. S’ils ne se présentent pas à ce rendez-vous, des poursuites judiciaires pourront être entreprises.

Un plan similaire mis en place depuis 2007 en Catalogne a montré que l’efficacité de ce genre de protocole repose sur une collaboration étroite entre pédiatres, instituteurs, services sociaux, médiateurs et police.


« Il ne faut pas stigmatiser telle ou telle nationalité, prévient Nieves Crespo, dans les colonnes de la Croix. Nous savons que les profils à risque dépendent des ethnies. Il existe aussi des risques lorsqu’une femme a déjà été mutilée dans la famille. » Plus de 50 000 femmes excisées vivent en France selon une récente étude de l’INED. Un tiers de leurs petites filles seraient à risque de subir à leur tour une mutilation génitale.

 

 

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