Certains professionnels qui travaillent dans les salons de bronzage dissimulent les risques sanitaires des rayons UV artificiels. Ce sont les conclusions de la dernière enquête publiée il y a quelques jours par 60 millions de consommateurs.
50 clientes mystères se sont en effet rendues dans des centres de bronzage de cinq grandes villes - Lille, Lyon, Marseille, Paris et Strasbourg. Résultat, les trois quarts d'entre elles n’ont reçu aucune mise en garde concernant les dangers des rayonnements. Pourtant, parmi ces clientes, certaines étaient enceintes de cinq mois ou plus ; d’autres avaient un phototype de peau incompatible avec des séances d’UV artificiels (peau claire, bronzage difficile. Une étude qui a fait réagir les dermatologues.
Les dermatologues pour une interdiction des UV artificiels
Dans un communiqué de presse publié il y a quelques jours, le Syndicat National des Dermatologues (SNDV) réclame « des mesures efficaces telles que celles prises par exemple au Brésil ou plus récemment en Australie avec l'interdiction des UV artificiels. »
Le SNDV demande par ailleurs à ce que des campagnes de prévention soient mises en place « pour lutter contre le risque sanitaire que représentent les UV naturels ou artificiels, sources de cancers cutanés et notamment du mélanome, dont les conséquences médicales sont coûteuses en matière de santé publique. »
Une législation non respectée
Face à cette enquête du journal de l'Institut national de la consommation (INC), le Syndicat regrette que « malgré des avancées certaines mais qui restent insuffisantes », la réglementation française sur les cabines UV ne soit pas respectée . Les dermatologues font ici référence aux deux arrêtés d’octobre dernier parus au JO, l’un relatif aux appareils utilisant des rayonnements UV, à leur traçabilité et aux modalités de contrôle, le second à l’information et aux avertissements destinés aux exploitants et aux utilisateurs.
Ces textes non respectés définissent, en effet, le contenu de la notice des cabines UV qui doit obligatoirement contenir plusieurs mentions alertant sur les dangers sanitaires : cancers de la peau dès la première exposition et des yeux, risques oculaires et nécessité de porter de lunettes de protection...
Conclusion des dermatologues, les pouvoirs publics doivent aller plus loin pour que la législation soit respectée. Dans l'attente et au vu des dangers, le SNDV recommande à la population de ne pas avoir recours « aux pratiques addictives des UV, notamment artificiels. »
Selon un bulletin épidémiologique hebdomadaire de l'Institut Nationale de Veille Sanitaire de 2012, l'utilisation des lampes à bronzage causerait 19 à 76 décès annuels par mélanome cutané. L’Institut prévoit que dans les trente prochaines années, 500 à 2000 décès annuels pourraient être dus aux ultraviolets artificiels.