On ne peut pas dire que la vie moderne soit gentille avec nos poumons. L’air que nous respirons n’est plus vraiment pur et quand la pollution ne suffit pas, le tabac se charge du reste. Heureusement nos poumons bénéficient d’un système de défense sophistiqué, mais dont les ressources vont s’amenuiser lentement au cours des années. On peut dire que comme le reste du corps, le poumon vieillit et c’est une notion assez récente.
Je vais d’abord vous donner une image. Vous avez appris à l’école, que tout au bout des poumons, il y a des alvéoles. Elles ressemblent à de petites fleurs et permettent à l’air respiré par nos poumons, d’oxygéner notre sang. Et bien si l’on déplie toutes ces fleurs, la surface de nos deux poumons, c’est l’équivalent d’un terrain de tennis ! Le miracle d’une partie de notre vie est dans cette formidable surface d’échange. Imaginez que le terrain de tennis deviennent une table de ping-pong - c’est ce qui se passe en cas de vieillissement - et la partie n’est évidemment plus la même.
Vous aurez compris que nous ne vieillissons pas tous de la même façon, tout particulièrement en ce qui concerne les poumons et vous ne serez sans doute pas surpris si je vous dis que la consommation de tabac accélère ce processus de vieillissement et en amplifie ses effets. Le tabagisme entraîne l’apparition de lésions plus sévères aux conséquences plus lourdes. Les poumons entament alors un processus de vieillissement prématuré conduisant à l’apparition de graves complications, dont l’une des principales est une forme de bronchite mortelle
Aujourd’hui, l’âge des artères, l’âge de la peau, l’âge du cerveau sont des notions comprises par tous. L’âge pulmonaire est une notion moins développée. Pourtant le vieillissement prématuré des poumons est révélateur des effets néfastes du tabac qui est un réel facteur de sénescence pulmonaire.
Comment évaluer l’âge des poumons ? C’est à votre médecin de le faire, très simplement, vite et sans douleur, à partir de la mesure de votre souffle. Cette mesure permet d’évaluer le degré d’obstruction de vos bronches en mesurant la quantité d’air qui sort des poumons en une seconde d’expiration.
C’est une méthode je le répète très simple qui pourra accélérer la prise de conscience des fumeurs, avant qu’il ne soit trop tard.
En un mot : il faut mesurer son souffle comme sa tension, son pouls ou son poids.